Quand la FIFA ravale son beignet
En football, les parties ne sont jamais jouées d’avance et le charme de ce sport réside dans le fait qu’une petite équipe peut parfois donner du fil à retordre à un favori. Avant la compétition officielle, un collectif de femmes brésiliennes a endossé le rôle de David pour s’opposer aux règles édictées par la FIFA. Au terme du bras de fer, le pot de terre est sorti vainqueur (Crédit photo : Baiana Claudia, Wikimedia Commons)
Sous couvert de principes humanistes, la Fifa – Fédération Internationale de Football Association – est en réalité une redoutable machine qui n’a que faire du respect des droits humains.
Fifa lex, sed lex…
Cela devient une habitude : chaque manifestation donne son lot de violations de droits basiques tels que le droit au logement (populations expulsées sans indemnités), la liberté de circulation, le droit au travail…
Au Brésil, plus que jamais, l’insatisfaction se fait entendre et surtout ne cesse pas de gronder à l’approche de l’événement. Minimisant les reproches formulés, le président de l’organisation, Sepp Blatter assurait en juin 2013 que « le football est plus fort que l’insatisfaction des gens ».
Dix mois plus tard, c’est au tour de Michel Platini (président de l’UEFA) de faire des déclarations pour le moins irresponsables :
« Si les Brésiliens peuvent attendre un mois avant de faire des éclats sociaux, ce serait bien pour le Brésil et puis pour la planète football… »
Surtout pour la planète Fifa, serait-on tenté d’ajouter.
Acarajé 1 – 0 Fifa
Si les protestations continuent de plus belle, c’est que la population a un exemple de victoire qui pousse à la résistance. Le combat a été initié par les vendeuses ambulantes d’acarajé – un beignet à base de haricot – qui avaient pour habitude de circuler dans les travées du stade de Salvador de Bahia pour y effectuer leur petit commerce. Mais avec les règlements Fifa, impossible.
Fort heureusement, le petit collectif floué s’organise, lance une pétition et gagne vite la sympathie de l’opinion publique. Au terme de la confrontation, les bahianaises obtiennent gain de cause et six d’entre elles pourront continuer à exercer dans la zone réservée aux sponsors officiels.
Petite victoire, grand symbole
Dans ce type d’aventure à l’issue favorable, le peuple brésilien puise une source d’inspiration propre à l’indignation et à l’action. Tout comme le Cameroun pouvait venir à bout de l’Argentine du géant Diego Maradona après avoir été réduit à neuf lors du Mondial 1990, de petites gens peuvent aussi faire fléchir une des organisations les plus puissantes de la planète, à force de détermination et d’organisation. C’est aussi ça le charme du football, n’est-ce pas M. Platini ?
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