PANINI : Brésiliens et Colombiens touchés par la collectionnite aiguë !

Article : PANINI : Brésiliens et Colombiens touchés par la collectionnite aiguë !
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14 juin 2014

PANINI : Brésiliens et Colombiens touchés par la collectionnite aiguë !

Ha les albums Panini, cette même fièvre qui touche les petits fans de foot depuis plus de 50 ans : celle de la collectionite aiguë. Cette année, au pays d’accueil de la Coupe du Monde, elle atteint petits et grands, adolescents à roulettes comme messieurs en costume cravate. Même la très sérieuse présidente Dilma Roussef ne se cache plus et avoue elle aussi, être une fervente collectionneuse. Une fièvre qui s’étend également jusqu’en Colombie.  (Crédit photo : Carolina Loza)

Il est 18 heures, la nuit tombe sur la plage de Botafogo, quartier central de la zone sud de Rio, à quelques encablures de celle de Copacabana.

Devant les portes du centre commercial, un groupe hétéroclite composé d’écoliers en uniformes, d’hommes en costume-cravate sortant du bureau, des mères de familles avec des sacs de courses et même de grands-parents aux cheveux blancs. Au loin, les passants comme moi se demandent ce qui peut bien réunir tous ce beau monde à discuter avec autant d’enthousiasme.

La folie des « figurinhas »

Il suffit de s’approcher pour entendre des: “T’as des vignettes de l’équipe anglaise?”, “J’ai 3 Messi si ça te dit.”, ”Tu les vends combien?”. Un seul mot à la bouche :“figurinhas”, dans les mains des vignettes Panini à l’effigie de joueurs de foot.

Chacun vient avec son petit paquet de vignettes en trop et une feuille où sont listées celles qui manquent à la collection. Le “taux de change” varie selon la popularité du joueur et la rareté de la vignette. Pour un joueur populaire comme Messi ou Kaka, la côte est deux à quatre vignettes contre celle convoitée. Selon les collectionneurs, la vignette la plus rare et recherchée est celle de Neymar, chouchou de la Seleção.

“Les rencontres de collectionneurs ont changé ma vie”

Ces échanges ont même donné des vocations de commerçants aux fans les plus malins. Comme Luiz Felipe un collégien de 11 ans qui après quelques joueurs d’échanges a décidé d’installer son petit stand devant le centre commercial, décorés de drapeaux brésiliens.

Pour d’autres, ces point d’échanges ont été le déclencheur d’une nouvelle vie. Le petit João est devenu la mascotte des collectionneurs de la praia de Botafogo, comme le raconte ce petit collégien de 12 ans, entouré de ses nouveaux copains enthousiastes :

Je n’ai pas vraiment d’amis à l’école. Comme tout le monde j’ai commencé ma collection Panini, puis je suis venu tous les soirs ici pour les échanger.  Au début, j’étais timide, je n’osais pas trop aller vers les gens. Mais à force de venir, j’ai rencontré d’autres fans de foot de mon âge et maintenant nous sommes devenus des super potes, on se rencontre pour aller jouer au foot ou à la Playstation. J’ai repris confiance en moi.

La fièvre Panini monte jusqu’au palais présidentiel

Depuis le lancement officiel de l’album Panini spécial Coupe du Monde 2014, nombreux sont les Brésiliens à vouloir coller les visages des joueurs sur les cases blanches du célèbre carnet de foot.

Distribué en avant-première dans l’édition du 6 avril du quotidien national O Estado de São Paulo, il se vend depuis dans tous les kiosques du pays à des millions d’exemplaires. Vendu 1 real (environ 0,30 centimes d’euros) le paquet de 5 autocollans , les Brésiliens s’arrachent les précieuses vignettes. Selon l’entreprise Panini, le Brésil est le pays qui compte le plus de collectionneurs dans le monde.

Aucune génération n’est épargnée par la fièvre de la collectionnite aiguë. La fièvre est même montée jusqu’au palais présidentiel. En effet la présidente Dilma Roussef a confessée, lors d’un dîner avec des journalistes, collectionner les figurines. “Je fais la collection avec Gabriel, mon petit-fils de 3 ans et demi. J’aime bien, ça aide à déstresser après une journée de travail”, a-t-elle avoué.

La chef d’Etat a même confessé avoir déjà rempli les 640 cases que comporte l’album. Avant d’être peut-être les futurs vainqueurs du Mondial, le Brésil est déjà champion du monde des collectionneurs Panini.

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Les Colombiens sont aussi atteints par la fièvre Panini

L’anniversaire de Nicolas, c’était lundi. Pas grave, avec la finale des Champions samedi, il a décidé de fêter son anniversaire chez lui le samedi soir.

A la maison, on a commencé a préparer le repas tout en gardant un oeil sur le match. Évidement, la conversation tourne rapidement autour de la Coupe du monde. Alors, Andrés fouille ses poches et en sort une vignette un peu abîmée. “Tiens joyeux anniversaire” dit-il, en tendant la vignette à son copain. Même si elle ne fait plus aussi bonne figure, Nicolas rit et s’en réjouit. Son ami a trouvé son graal, la vignette de Thiago Silva, son joueur préféré.

L’institruce qui confisque des vignettes pour son propre album

Tout le monde a sa petite histoire sur la folie des célèbres vignettes Panini. Comme l’histoire de cette institutrice qui confisquait les vignettes de ses élèves pour remplir son propre album Panini. Dans tous les bureaux du pays et même jusqu’à l’Assemblée nationale, la fièvre Panini prend les Colombiens de tous âges.

Pourquoi cet engouement ? Pour la plupart des gens, c’est une bonne activité à partager en famille. Des familles entières se retrouvent devant le Centre commercial Inaquito pour s’échanger des vignettes avec d’autres collectionneurs. Certains les vendent pour un dollar, les plus rares sont vendues entre 40 et 50 cents. Même si l’authenticité des images sont douteuses, les vendeurs tentent quand même de réjouir les fans.

Pour Cristian Gallegos, vendeur au kiosque Pannini, c’est une expérience amusante. Il raconte qu’il a vu des centaines de personnes ayant déjà rempli leur album. La plupart d’entre eux ne le font pas pour les prix qu’ils peuvent gagner, comme des voitures, des bons d’achats ou encore des ballons de foot, mais bien pour la convivialité qui accompagne la collectionite aiguë. Comme l’explique Cristian: “Ca unit les famille, les amis et on peut même s’en faire des nouveaux.”

Caroline LEFER a Rio, Brésil, et Carolina LOZA LEAL à Quito, Equateur

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Commentaires

Serge
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Très beau reportage... :)