Cameroun : Les 11 choses à retenir de l’élimination des Lions indomptables

Article : Cameroun : Les 11 choses à retenir de l’élimination des Lions indomptables
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19 juin 2014

Cameroun : Les 11 choses à retenir de l’élimination des Lions indomptables

COUP DE GUEULE | Le Cameroun est la première équipe africaine a être éliminée de la compétition. Quelles sont les raisons de cet échec ? Notre contributeur à Dschang, Ulrich Tadajeu, nous explique en dix points pourquoi les Lions indomptables sont out et quels sont les éléments – malgré tout – de satisfaction. / Photo Twitter FIfa Mundial Espagne

Le Cameroun a finalement pris une tasse hier. Lors de la 2ème journée de cette coupe du monde, l’équipe de football du Cameroun a reçu une claque de la Croatie. C’est vrai qui si on s’en tient au classement FIFA, la Croatie partait favori mais aucun Camerounais ne s’attendait à un score aussi humiliant, avec les phases de jeu incompréhensibles qu’on a observées. J’ai retenu 11 choses de ce match comme les 11 entrants. Mais il transparaît de ces 11 sortants que les lions sont dans le « ndèm ».

1. Volker Finke qui donnait de l’espoir au début de son aventure avec les Lions a montré son incapacité depuis le début de cette Coupe du monde.

 

Lors du premier match contre le Mexique, il n’a pas pu trouver un choix sur son banc de touche pour contrer le milieu mexicain. Allant dans cette lancée hier, on n’a pas compris son choix de laisser Henri Bedimo au banc de touche. Ce dernier a fait une saison extraordinaire avec Lyon. Par ailleurs, avec deux joueurs comme Jean II Makoun et Salli Edgar au banc de touche, on comprend mal le chemin qu’emprunteront les balles pour arriver aux attaquants. Cet entraîneur a préféré evoluer avec trois milieux offensifs alors que le football du XXIème siècle a besoin d’un organisateur. Le Cameroun n’en manque d’ailleurs pas. Il y’a enfin l’incapacité de Finke à réagir. Il a terminé le match la dernière fois sans épuiser tous ses remplacements alors que le Cameroun était mené et qu’il y avait des solutions possibles sur le banc.

2. Alexandre Song nous a montré qu’il était aussi catcheur.

 

En effet, le geste qu’il a posé à la 40ème minute sur le joueur Croate Moncef Mandzukic est digne des rings de boxe. Comment comprendre qu’un footballeur professionnel puisse décider volontairement de brutaliser l’adversaire avec un coup de coude ? Ce geste lui a valu un carton rouge bien mérité. De mon point de vue, le Cameroun déjà menacé et mené à 11 contre 11, cette expulsion a ouvert la voie aux Croates. Ce qui a entraîné la douche de la seconde période. Avait-il vraiment besoin d’un tel geste ?

Voici les actes de Alexandre Song d’un côté, Assou-Ekotto et Moukandjo de l’autre sur la twittosphère

3. Moukandjo et Assou Ekotto également sur le ring.

Dans cette lancée, l’image désolante qu’a été la bagarre de deux joueurs camerounais sur le stade avant la fin du match. Benjamin Moukandjo et Assou Ekotto ont failli se transformer en boxeur n’eut été l’intervention de Achille Webo. Et on nous dit que ce vestiaire se porte bien ? je n’en suis pas sûr. Si c’est le cas, comment peuvent-ils descendre tellement bas au point d’en venir aux mains entre eux ? Déplorable!

 

4. Samuel Eto’o n’a pas joué.

 

Les Lions ont reçu une fessée. Alors, le problème sur le stade n’est pas Samuel Eto’o. Vu que sans lui, les lions perdent et de quelle façon ? 4 – 0 face à la Croatie. Mes chers amis qui racontent partout que sans Samuel Eto’o, les Lions joueraient mieux ou gagneraient, erreur de pronostic. Le problème est mal diagnostiqué. Mais dans cet océan de désespoir, il y a des signes de réjouissances et des lots de consolation.

5. Benjamin Moukandjo sort du lot.

 

Malgré la piètre prestation de l’équipe, il s’est démarqué à travers des phases de jeu, des remontées et percussions susceptibles d’inquiéter le camp adverse. Stéphane Mbia, bien que repositionné au poste de latéral droit a confirmé sa forme du moment. Enfin, Salli Edgar, entré 13 minutes avant la fin du match, a montré son aptitude à faire des dribbles, à inquiéter la défense adversaire, à faire de bonnes passes et surtout à exécuter de bons coups francs. Pourquoi un joueur qui reste sur une fin de saison impressionnante comme lui n’a pas débuté le match ? Choupo Moting a par contre été absent de ce match. Il a pratiquement fait toute une période sans que les commentateurs ne prononcent son nom. Le sélectionneur a dû le remplacer par Salli Edgar.

6. « Programmés pour échouer ».

 

Les Lions indomptables sont sur cette pente depuis la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Angola en 2010.  A son retour de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, le journaliste Jean Bruno Tagne avait publié l’ouvrage intitulé « Programmés pour échouer »  avec comme sous-titre « enquête sur la débâcle des lions en Afrique du Sud » dans lequel il mène une enquête sérieuse sur l’échec de la sélection camerounaise au Mondial 2010. Car il faut rappeler que le Cameroun était sorti de la compétition au premier tour avec zéro point, classé 31ème sur 32 équipes.

Personne n’a lu le livre. On a plutôt eu l’impression que ce qui a été dit entrait dans les oreilles de sourds. Le Cameroun n’a pas pu se qualifier aux deux éditions de la CAN qui ont suivi. Personne n’a parlé. Les dirigeants disent : les choses iront bien. Mais je pense que cette déculottée suivie des deux gestes relevés plus haut sont, si besoin est, les preuves de ce que le vestiaire des lions est une pourriture. Ce ne sont pas les journalistes ou les commentateurs qui le disent. C’est ce que le monde entier a vu. Des coéquipiers qui se donnent des coups de poings entre eux en mondovision.

7. Un lot de consolation : il y a pire que nous cette année.

 

Le Cameroun n’est pas la première équipe à être éliminée. Mieux, l’Espagne, double championne d’Europe, championne du monde en titre, regorgeant des joueurs qui évoluent tous au Réal Madrid ou au FC Barcelone, a été éliminée de la compétition au premier tour. Ils ont perdu leur deuxième match contre le Chili 0 but contre 2 après avoir reçu une correction 1 but contre 5 lors de la première journée face aux Pays Bas. Mais, le Cameroun peut dépasser l’Espagne par le bas en étant dernier.

8. Les Lions veulent faire mieux qu’en 2010.

 

Il y a 4 ans,  le Cameroun était 31ème sur 32 nations.  Pendant le mondial Sud Africain, les lions indomptables avaient encaissé 5 buts et marqué 2. Mais cette année, j’ai l’impression qu’être dernier de leur groupe n’est pas suffisant. Il faut être dernier de la compétition pour être devant l’Espagne qui,  était jusqu’ici la dernière équipe en termes de différence de buts. En deux matchs, les coéquipiers de Iker Casillas ont encaissé 7 buts contre 1 marqué.

Soit une différence de – 6. Le Cameroun n’a pas inscrit de buts. Les coéquipiers de Samuel Eto’o ont encaissé 5 buts. Une différence de – 5. Le dernier match nous aidera à savoir si nous rentrerons du Brésil mieux qu’en 2010 c’est-à-dire premier par le bas ou alors nous resterons avant dernier. Mais que devront-nous attendre face à une telle humiliation?

9. Un Mondial gâché avant même son début.

 

On devrait attendre des sanctions, des démissions comme ailleurs. Lorsque les résultats ne sont pas bons, lorsqu’on assiste à ce genre de prestations, les responsabilités doivent être clairement établies. Soit, les responsables démissionnent, soit ils sont limogés par ceux qui les ont engagés. Ensuite, il faudra redistribuer les cartes et assainir l’environnement autour des lions. Ne plus embêter les lions avec les affaires de primes à la veille des compétitions, trouver un entraîneur qui fera jouer uniquement ceux qui le méritent.  Mais est-ce possible ?

10. Une équipe à l’image du pays ?

 

C’est possible mais compliqué. Compliqué parce que, comme l’ont déjà dit certains, le football est à l’image de la société. Ce n’est qu’un cache-sexe quelque fois pour camoufler les tares de notre gouvernance. Il sera difficile que le football camerounais change si le Cameroun ne change pas.  Certains ont d’ailleurs déclaré:

« The team look like the country leadership. »

En d’autres mots, cette équipe est à l’image de la gestion du Cameroun. Lorsque la gouvernance du mérite sera le quotidien, lorsque les hommes qu’il faut seront à la place qu’il faut au Cameroun, le football se portera bien. Comment comprendre que les Lions indomptables les plus illustres et célèbres ne fassent pas partie de la gestion de ce football. Je veux parler de Roger Milla, Patrick M’Boma et Joseph Antoine Bell. S’ils sont ostrac

11. Ces lions sont dans le « ndém ».

 

Il faut vite agir avant que la situation ne devienne impossible à résoudre. Il faut donner un nouveau souffle à ce football mais sera-t-il possible lorsque la gouvernance dans la société n’est pas différente ?

NB: être dans le « Ndém » au Cameroun signifie avoir échoué, être dans une situation trouble.

Ulrich Tadajeu, Mondoblogueur à Dschang (Cameroun)

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Commentaires

abukm
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J'aime bien le N° 10 "Une équipe à l’image du pays ?" c'est ça qui est la vérité !

Tia Tiadeu Blanchard
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le cameroun decoit enormement.pour une nation qui a dominée plusieurs sur le continent et fini ainsi montre vraiment que le cameroun n'est plus une nation où le football doit règner.quelle honte pour ses joueurs qui se vantent chaque minute.

Christophe
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ETO'O vs donne rendez-vous en RUSSIE pour soulever la coupe même en marchant avec sa canne !

MAHAMAT SEID GONI
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Le comprtement d'un individu ou d'un groupe d'individus ne doit imcomber les autres. On a bel et bien vu d'autres joueurs sont deçus par les réactions de leurs coéquipiers et ont sollicité une autre façon de faire mieux que cela.
Le foot reste le foot il n'a rien avoir avec le leadership(Etat)
Je vous avoue fort que sans les multiples efforts consentis par ce dernier, les lions ne vont pas être là. Tirons chapeau au Cameroun.

Ulrich Tadajeu
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Je n'ai pas dit que l'Etat ne faisait rien mais que le sport se trouve dans une société qui a des failles de gouvernance et de fille en aiguille, ça se répète dans le monde sportif.

liliajosindangue
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Il faut que les Lions indomptables prennent des exemples sur la génération de 90. La génération de Roger Milla qui a écrit les lettres de noblesse du foot camerounais. Autant on peut comprendre qu'il y'a des problèmes au niveau de la gestion de note foot. Autant, il faut qu'ils aient, ces joueurs, la hargne, l'amour du pays et la soif de satisfaire le public camerounais, comme l'ont eu Roger Milla et sa bande. Très déçue aussi par rapport aux performances individuelles de l'équipe.

lex
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Je pense que tout est dit la