ALGÉRIE – EN IMAGES : Une joie historique à Blida
Ils l’ont fait ! Les Fennecs ont pu se transcender pour offrir la plus belle des soirées partout dans les villes d’Algérie, dans les villages, les hameaux.Et la joie à Blida était incroyable ! / Photos Abdelkrim Mekfouldji
Un parcours presque sans faute avec une courte défaite contre la Belgique, une large victoire contre la Corée du Sud puis ce nul qui avait une valeur d’immense victoire puisque la sélection passait au second tour, une place jamais atteinte.
L’euphorie était à son comble dès l’égalisation par Slimani, le héros du match, l’homme par qui la joie de tout un pays s’exprima d’abord par des youyous stridents sortis des gorges des femmes, les feux d’artifice éclaireront alors le ciel algérien toute la nuit.
Le match avait pourtant mal commencé avec ce but russe survenu à la 5’ alors que Feghouli se faisait soigner sur la touche pour une blessure à la tête ; c’était trop tôt et quelques uns eurent même peur d’une raclée venant de la Sibérie.
Les joueurs reprenaient confiance, multipliaient les combinaisons et harcelaient sans cesse les buts adverses. La libération surviendra après l’heure de jeu et il s’agissait alors de maintenir ce score. Les joueurs avaient-ils conscience de ce qui se passait dans les chaumières algériennes ? Leurs familles leur raconteront par la suite et ils sauront quel sera leurs poids sur l’état psychologique d’une nation entière collée à leurs résultats dans une Coupe du monde si populaire.
A Blida, les artères étaient illuminées par les feux d’artifice, les phares des voitures, les cracheurs de feu qu’étaient les bombes d’insecticide auxquelles on allumait le feu par intermittence, créant des étincelles attirant la curiosité de groupes entiers.
Les familles, avec femmes et enfants, étaient dehors jusqu’à une heure tardive de la soirée ; à 3 h du matin, on continuait à défiler, à s’assurer d’être parmi les heureux citoyens témoins d’un grand événement national.
La bande à Hallilhodzic a pu créer cette communion de tout un peuple. La joie et la curiosité sont encore amplifiées par la nature de l’adversaire des huitièmes de finale : une certaine Allemagne qui avait té vaincue en 1982 et qui s’obligea à un match de la « honte » avec l’Autriche pour ne pas se voir éliminée.
La majorité des jeunes qui défilaient n’étaient pas encore nés alors et l’Histoire possède cet air de justice qui pourra se laisser voir lundi à l’issue du premier match des Algériens en huitièmes de finale.
Abdelkrim Mekfouldji, Observateur de France 24 à Blida, Algérie
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