Colombie : quand football est synonyme de violence

Article : Colombie : quand football est synonyme de violence
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2 juillet 2014

Colombie : quand football est synonyme de violence

COUP DE GUEULE | Les Colombiens attendaient ça depuis 1998, date à laquelle les Cafeteros avaient participé à leur dernière Coupe du monde. Pour la première fois de son histoire, notre équipe a accédé aux quarts de finale. Mais pas sans conséquence. (Crédit photo : Sarah Q from Northern, NJ, United States, Flickr/CC)

Nous les Colombiens, nous adorons tellement le football que nous sommes prêts à n’importe quoi pour le prouver.  Ce Mondial nous a rappelé plus que jamais que le football est un moment durant lequel on se sent un peu plus Colombien. Mais parfois, ça devient une excuse.

Rappel des faits : le 14 juin la Colombie gagne son premier match du groupe C contre la Grèce 3-0. Alors que tout Bogota fêtait la victoire, des scènes de chaos ont été enregistrées dans la capitale :  3 000 bagarres, 150 accidents de voiture et 9 personnes décédées.

En guise de réactions, le maire de Bogotá, Gustavo Petro, a renforcé les contrôles de sécurité lors des matchs contre la Côte d’Ivoire (2-1) et le Japon (4-1). L’achat et la consommation d’alcool ont pour la peine été interdits et les jets de farine ou de mousse ont été prohibés, car ils étaient la principale cause des bagarres.

Vers un renforcement des mesures

On pensait que cela allait suffire, mais peu avant la rencontre avec l’Uruguay, de nouvelles mesures ont été prises. Samedi 28 juin 2014, les autorités ont donc décrété : le couvre-feu dans quelques quartiers, que les motocyclistes ne pouvaient pas voyager avec copilote et que certains véhiculent ne pourraient plus circuler en ville.

Seize écrans géants ultra-sécurisés avaient été installés dans Bogota, et les autorités avaient demandé d’éviter les « petites ruelles » pour voir les matchs. Malgré ces mesures, le bilan est toujours inquiétant : huit personnes tuées à Bogota, cinq blessées, 274 bagarres recensées  et 6 voitures détruites. Après cela, nous avons encore eu droit au énième discours ‘préoccupé’, du maire qui a, une nouvelle fois, invité les citoyens à se conduire avec prudence et responsabilité.

Jusqu’où cela va-t-il aller ?

J’aime bien le football et je vais aux tavernes pour voir les matchs du Mondial, boire quelque chose et bavarder avec mes amis. Quand la Colombie gagne, il est normal de fêter cela. Mais la fête est constamment gâchée par une poignée de personnes.

Le Mondial est une fête, malheureusement certains ne comprennent pas ça. La question que je me pose aujourd’hui, c’est que va-t-il se passer si la Colombie continue son parcours? Combien de morts et de blessés faudra-t-il pour qu’on prenne des mesures draconiennes ?

Alexander Martinez, Observateur de France 24 à Bogota, Colombie

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