Alex Caire

Brésil : rebuild after the storm…

Les amateurs du football brésilien sont légion de par le monde. J’en fais fièrement partie depuis plus de quatre décennies. Leur dédier cette petite réflexion me paraît un simple geste de courtoisie. Car plus que jamais, il est nécessaire de reconstruire une équipe après la tempête du Mondial. (Crédit photo : Marcello Casal Jr./ABr, Wikimedia Commons)

Oui, la Seleçao renaîtra de ses cendres… Adolescent, en pleine crise de croissance, je me berçais a l’écoute de quelques chansons tristes. Qui a dit que la jeunesse est le printemps de la vie ? Parmi celles qui ont accompagné cette évolution obligée figurait « Before the Storm« , de Demis Roussos.

La chanson, sortie en 1977, raconte les espoirs déçus d’un jeune amoureux qui n’a pas su empêcher le naufrage de son amour, avant la tempête. Mais après, serait-il trop tard pour essayer de sauver notre Selecao ? Bien sur que non.

Reviens Dunga ! Ils sont tous devenus fous…

Romario, légende brésilienne des années 1990 et député fédéral socialiste de Rio, proposait de jeter Scolari en prison ! Fraîchement débarqué de la tête de la sélection auriverde, le concerné aura sa conscience comme seule cellule. Julio César quitte le navire de son propre gré. Le Brésil dispose, dit-il, de 7 gardiens de classe mondiale. On demande à voir.

Fred ? Débarqué d’office par le public brésilien ! Quant à Hulk, il est encore au stade « wait and see » ! Alors, qui pour prendre les rênes du paquebot brésilien ?

Dunga, capitaine du Bresil Champion du monde 1994 ? Tous les observateurs sont unanimes. Il n’est pas un poète. Face à Didier Deschamps en finale de la Coupe de 1998, il n’a pu tenir le pari et la suite se passe de commentaire. Il ne l’était pas non plus pendant quatre ans en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale. Ses méthodes expéditives et ses exigences ont eu raison de sa carrière de coach national. Mais ses qualités de rigueur et de loyauté forcent toujours le respect. Son retour à la tête de la sélection serait un remède de cheval fort bénéfique, à condition qu’il soit secondé par Rai, présent sur toutes les ondes pendant cette dernière Coupe et ancien capitaine du Brésil et du PSG , excusez du peu … D’ailleurs, Rai s’est récemment entretenu avec Lula, ex-président brésilien et idole du peuple. Un indice pour l’avenir de la Seleçao ?

Un autre coach pourrait donner un nouveau souffle a la future équipe brésilienne : Cafu, capitaine du Brésil champion du Monde 2002 et artisan de son dernier triomphe international. Ronaldo, le Phénomène, pourrait l’épauler, avec son charisme et son bagou. Un bon tandem en perspective, à condition que Ronaldo accepte de quitter sa table de poker et ses mauvaises habitudes de jeune retraité du football. Reste une troisième carte, Lucio. Un des plus brillants défenseurs centraux auriverde d’avant l’ère de la madeleine Thiago Silva !

Et l’équipe dans tout cela ?

Si cette édition 2014 de la Coupe du monde a marqué les esprits, c’est notamment par le règne du football collectif. Le Brésil gagnerait à s’inspirer de la tactique des Pays-Bas, de la solidité de la défense argentine et de la rigueur offensive de l’Allemagne, tout en gardant les individualités qui ont toujours fait sa réputation d’enfant gâté du football mondial.

Il va de soi que Neymar doit être de la partie, en duo avec Oscar qui retrouvera de l’inspiration et de l’assurance. Thiago Silva devrait céder son brassard, pour un moment, afin de revenir à la réalité. David Luiz, en vrai kamikaze, sera mieux opérationnel en attaque qu’en défense. Maicon n’aura plus besoin d’attendre, dans l’ombre de Dani Alves, pour consolider la défense et anticiper des attaques surprise contre l’adversaire. Personne n’a pourtant pensé à Luisao, brillant capitaine du Benfica et grand défenseur brésilien (47 sélections). Aussi la Seleçao serait-elle inspirée de s’adjoindre les services de Kaka (rien que pour sa touche de passe) et surtout ceux de Lucas Moura, indispensable fer de lance avec Neymar.

Mosaïque…

Et les autres ? Le Brésil regorge de talents. Tout le monde le sait. A moins que Scolari ne soit forcé de s’exiler hors du Brésil, il faudrait lui reconnaître la variété de son choix de jeunes promesses. Maxwell, Dante et Hernanes ont du métier, parmi tant d’autres qui attendent dans les clubs locaux. Restent un portier titulaire et deux bons gardiens a confier a Dida, le gardien Champion du monde 2002. L’équipe pourra ainsi traverser la tempête et repartir a la conquête de sa sixième étoile !

Impossible n’est pas seulement français. Vous verrez. Il est aussi brésilien.

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Une prochaine Coupe du monde sans la FIFA

BILLET D’HUMEUR | La Coupe du monde s’achève, et comme chaque Mondial, l’édition brésilienne n’a pas été épargnée par les polémiques. Des controverses dans lesquelles la FIFA (Fédération internationale de football association ) a parfois été mise en cause. Un audit s’impose (Crédit photo : Steindy, Wikimedia Commons)

Une fois le taureau blessé, affirme un proverbe andalou, des coups viennent de toute part pour l’achever …

Certains médias suggèrent que la FIFA figure parmi les organisations mafieuses les plus puissantes de la planète. Lobbying, pressions secrètes, bakchishs pour obtenir des faveurs ou des votes, corruption et exclusion, après des investigations souvent opaques, de membres indélicats au sein de sa direction, et j’en passe …

Si la FIFA est prise pour cible à diverses occasions, il est de notoriété publique que les médias exagèrent pour faire sensation et pour vendre davantage du web ou du papier.

L’arbitrage, encore et toujours

Un exemple illustre les lacunes impardonnables au sein de cette organisation : l’arbitrage, encore une fois. Le plus curieux, c’est qu’une erreur soit répétée deux fois au détriment d’un pays hôte. Cela frise le scandale ou comme disent les Anglais, amateurs du fair-play, « It is too fishy » !

Au vu de ces faits que des millions d’amateurs de football ont suivis sur leurs écrans ou dans les stades, il serait vital pour maintenir la crédibilité de ce sport et restaurer ses valeurs d’honneur, d’appartenance et de participation, de soumettre la FIFA et ses instances d’arbitrage à un audit par une instance internationale neutre, à l’instar de Standard and Poor’s qui note non seulement les économies, mais aussi les entreprises voir les États.

L’affaire Neymar

Neymar, blessé lors d’une erreur volontaire d’un joueur colombien qui a plaqué son genou sur le dos du brésilien, risquait de finir le restant de ses jours paralysé. La suite est connue de tous. Comment expliquer que le Comité de recours disciplinaire de la FIFA a rejeté l’appel pressant de la Fédération brésilienne à sanctionner le fautif et avertir l’arbitre sur son erreur ?

Ledit comité s’empressa de rejeter la requête brésilienne sous prétexte que l’arbitre n’a pris aucune décision. Cela étant, il se déclare non compétent à se prononcer sur cette affaire ! Qui réglemente alors le foot mondial ? Coca Cola, peut-être ?

Les deux erreurs de Brésil-Pays Bas

L’arbitre algérien du match Brésil-Pays-Bas du 12 juillet pour la troisième place a été responsable d’une nouvelle erreur grotesque avec un penalty pour les Pays-Bas suite à une faute de Thiago Silva sur Robben, alors que la faute avait eu lieu à l’extérieur de la surface de réparation.

Comme si cette erreur ne suffisait pas, quelques minutes plus tard, son juge de ligne ne signalait pas un hors-jeu de Guzman, à l’origine du deuxième but des Pays-Bas contre le Brésil. Tournant plus que dramatique qui change le cours du match. A la deuxième mi-temps, faute de siffler une faute sur Oscar, l’attaquant brésilien qui s’effondre, l’arbitre laisse les Pays-Bas accaparer le cuir et marquer un troisième but qui met le Brésil définitivement hors course ! Il récidive par la suite en privant le Brésil d’un penalty légitime suite à une faute sur le même Oscar devant le but hollandais.

Est-il tolérable de maintenir un tel système ? La réponse la plus évidente est non !

Restaurer la dignité de ce sport

Cependant cet appel à réformer une organisation qui gère des milliards et intervient dans la destinée footballistique mondiale ne signifie en aucun cas dédouaner le Brésil en tant qu’équipe de ses erreurs qui sont à l’origine de sa surprenante déroute. Il ne s’agit pas non plus de chercher à les justifier, mais à restaurer la dignité de ce sport en sanctionnant des erreurs qui causent des injustices inadmissibles.

Ainsi serait il ridicule de continuer à applaudir les gagnants qui montent sur les podiums suite à des erreurs rectifiables, à dresser des statistiques et élaborer des analyses savantes sur les prouesses de tel ou tel vainqueur au lieu de condamner un système inique qui fait de sorte qu’un arbitre, quelque soit sa compétence, demeure un tyran intouchable !

Une Coupe du monde sans la FIFA ?

Combien de fois au cours de cette Coupe du monde n’a-t-on pas assisté a des interventions brutales de certains joueurs dans des gestes de pure obstruction. Des scènes dignes du film Canonball, un film qu’on souhaite qu’il reste dans le domaine de la science-fiction. Ces interventions n’ont été que rarement sanctionnées, à l’exception du cas de Luis Suarez qui relève plutôt de la psychiatrie que de la discipline sportive.

  • Faudrait-il soumettre le système d’arbitrage de la FIFA à un audit ? Oui, une action s’impose.
  • Faudrait-il organiser une prochaine Coupe du monde sans la FIFA ? Pourquoi pas?
  • Ramer contre courant ? Oui, sans aucun doute. Pour que les taureaux meurent, s’ils doivent mourir, dans la dignité !

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Brésil : «Même les dieux ont peur de mourir»

Il y a des défaites qui restent amères… notre Observateur portugais en visite en Égypte, Alex Caire, a été inspiré par les pharaons et a été pris d’une tirade poétique qu’il nous livre d’Alexandrie…

Au Brésil …. ! Quel Brésil ?

 

Cette phrase lapidaire au début du film du graphiste et cinéaste français Enki Bilal, Immortel Ad Vitam ( 2004), résume à elle seule la stupéfiante coulée du Brésil face a la machine de guerre allemande 1/7, ce mardi soir 8 juillet 2014.

L’histoire du film relate un défi lancé à Horus, mythique dieu égyptien mi-faucon-mi humain, qui se voit obligé de féconder une Terrienne sous peine de trépasser; ce que Horus accomplit non sans grande difficulté.

Le « dieu » blessé du Brésil

Qui était l’Horus du Brésil ? Ne cherchez pas, c’est Neymar, arraché à l’histoire de la XXe Coupe du monde, par une sortie sur civière avant la fin du match de son équipe contre la Colombie. Sans lui, les dieux brésiliens tremblent et trépassent, face à une équipe allemande fidèle à sa réputation militaire en matière de football : cohérence, persévérance et performance.

Le Titanic carioca coule …

Après 4 buts marqués par le Mannschaft en 26 minutes, avec une facilité déconcertante, face à une défense trouée, n’ayons pas peur des mots, le pays commence déjà à redouter le désastre – Ronaldo, ancienne gloire, bouche bée dans les tribunes, casque vissé sur la tête, n’en croit pas ses yeux. Puis tombe un cinquième but en l’espace de 30 minutes ! Du jamais vu … Il vient par ailleurs de se faire chiper son record, détenu depuis 2002, par Miroslav Klose… La boucle est bouclée…

La génération des enfants gâtés du football mondial n’est pas seulement terminée mais bien enterrée. Un autre âge du football commence, plus brutal certes et surtout dénué du charme légendaire de certaines individualités capricieuses qui ont traversé les décennies et enchanté des millions d’amateurs. C’est ainsi : une page est tournée pour de bon.

Nous avons admiré Pelé, Didi, Vava, Gilmar, Amarildo, Zagalo et Guarincha depuis 1958; Socrates, Zico, Eder, Carlos Alberto depuis 1982 ; viendront ensuite Cafu, Romario, Bebetto, Tafarel, Rivaldo et Ronaldo qui nous ont charmé depuis 1994 et la liste ne serait complète sans plusieurs autres talents …

Pourquoi ces étoiles brésiliennes nous hantent l’esprit ?

La réponse est d’une simplicité enfantine. Bien que le Brésil se distinguait des autres nations par des individualités qui faisaient son art du jeu, il disposait, jadis, d’une véritable ÉQUIPE que nous avons observée, médusés, totalement absente face à l’adversaire.

Fred ( Astaire)? Perdu, David Luis (Groucho Marx)? impuissant, Gustavo (Sammy Davis, Jr) ? Sauve qui peut, Paulinho (Rambo) ? Inefficace, Hulk ( Monstre aux pieds d’argile) ? simulateur, comme pour accentuer davantage cette farce …

7/1

Après 42 matchs à domicile sans défaite depuis 1975, la bande à Neymar – celle-ci ne pourrait être qualifiée d’équipe, concède une lourde défaite, laissant échapper la Coupe du monde par la grande porte et plongeant 200 millions de Brésiliens dans la stupeur et la désolation …

 » On ne peut expliquer l’inexplicable », soupire Julio César, après le match. Inexplicable ? Sans doute pas. Les dieux comme les humains passent et trépassent, avec ou sans Neymar. Ah… pardon, avec ou sans Horus.

Alex Caire, Observateur de France 24 à Alexandrie, Égypte


Et si le paradis était pour les portiers …

BILLET D’HUMEUR | Un proverbe arabe incitant au respect des mères dit que le Paradis est aux pieds des celles-ci … Et si le paradis était en réalité dans les gants des gardiens de but ? (Crédit photo : Jabby1, Wikimedia Commons)

Quel portier n’a pas sauvé son équipe de la défaite, éloigné une disqualification ou une relégation en ligue inférieure ?

Citons plutôt Howard, le numéro 1 américain, qui a effectué 15 arrêts décisifs en 120 minutes devant les Diables rouges mardi, lors du dernier huitièmes de finale de la Coupe du monde. Justice ne serait faite si on ne saluait pas également Thibaut Courtois, le portier belge, souverain du haut de ses deux mètres, un des meilleurs gardiens du monde selon Oliver Khan, consultant et ex-portier allemand de son état.

A sept matchs de la Finale, ce Mondial version 2014 serait à marquer d’une pierre blanche : celle des gardiens bénis, en phase et avec le jeu et, fait marquant , maîtrisant les enjeux que leurs équipes ont affrontés.

Que nous dit le passé ?

L’histoire du ballon rond s’est longtemps gaussée des exploits de portiers historiques. Admirez plutôt.

Lev Yachine le Soviétique, pour ne pas dire le Russe, Gilmar, la légende brésilienne, vainqueur de deux Coupes du monde et meilleur gardien brésilien de tous les temps, œuvrant derrière le roc Djelma Santos et l’inégalable Pelé, Gordon Banks le gentleman Goalkeeper de la grande équipe d’Angleterre 1966. Exception faite de Harald Schumacher, le bourreau de l’équipe de France en 1982, cette kyrielle de héros ne serait pas complète sans l’Italien Dino Zoff, soulevant la Coupe du monde de 1982…. à 40 ans !

Mais on sublime trop les gardiens sur le moment et puis on les oublie vite fait ! Pourtant, c’est une évidence : le gardien est le dernier rempart de son équipe, il la sauve souvent mais ne marque jamais (sauf sur de rares penaltys, exceptionnellement ). A-t-on vu un gardien Ballon d’or, à part l’indéboulonnable Yachine, récompensé en 1963,  et ayant le meilleur ratio de matchs officiels sans encaisser de but (devant Casillas), célébré en 1999, dix après son décès, comme meilleur portier de tous les temps ?

Et en 2014 ?

Ne nous privons pas du plaisir à rendre hommage à Memo Ochoa, le portier mexicain qui a été plus que décisif contre le Brésil et contre les Pays-Bas. Inoubliables, les parades du magicien Enyema, rempart du Nigeria contre la France en huitième de finale; sans oublier la maitrise de M’Bohli, le rais algérien , impassible devant les canonniers de la Mannschaft...

Et si dans la foulée on est tenté d’excuser Casillas, sur le déclin, ou Buffon pour sa modeste performance, l’Allemand Manuel Neuer demeure le gardien le plus accompli en ce moment. Le Paradis dans les gants des gardiens ? Oui, sans doute ! Leurs mères ont bien mérité notre respect

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Portugal : End of an era

Lisbonne ressemble curieusement à Londres ces derniers jours. Un nuage gris semble masquer l’horizon. Les petits enfants de Bobby Moore sont rentrés bredouille à la maison, tout autant ceux d’Eusebio. Le Cup s’éloigne encore pour les quatres prochaines années. Hard luck ! (Crédit photo : Marcello Casal Jr/ABr, Wikimedia Commons)

Une ère qui se termine ? En tout cas, les média portugais sont partagés suite à l’élimination de leur Selecao.

Certains évoquent ouvertement le départ du seleccionador, mais hésitent à proposer des candidats au poste – Carlos Queiroz, le Prof ? Mourinho, le SP1 qui a déjà répondu par la négative ? –  tandis que la chaîne publique RTP 1 accompagne l’encouragement du public, qui semble vouloir garder Bento jusqu’aux championnats d’Europe de 2016, quitte à diffuser en boucle les buts du Portugal contre les États Unis et Ghana et renouveler son espoir en son emblème national, CR7.

Un système de jeu défaillant, une équipe vieillissante

Les Portugais quant à eux, sont coriaces, plutôt courageux. Ils continuent de faire la fête et croire en leur équipe, tout en rapportant leur affection sur le Brésil, solidarité lusitanienne bien éprouvée depuis 1970. Ce n’est pas un hasard de voir les maillots Auriverde fleurir partout sur les terrasses de la Capitale et sur les plages de l’Algarve.

Il existe cependant un fait que les médias portugais ont négligé, bien que péniblement vécu. La débâcle contre l’Allemagne n’était pas une partie de plaisir, loin de là. Ce score « a eu le mérite » de dévoiler (tout de suite) les failles de tout un système de jeu (4/3/3). Il démasqua une équipe qui vieillit – quatrième équipe plus vieille par moyenne d’âge de ce Mondial – et un style de jeu que Bento, rigide, n’a retouché que rarement depuis son premier match , le 8 octobre… 2010  et une victoire 3-1 contre les Danois.

Que dire ? Guerreiro, Lopez et Oliviera (qui évoluent en France) sont restés à la maison. Rafa ? Il n’a pas joué. André Almeida ? Son jeu n’a pas fonctionné, faute de pratique en club. Il n’est pas surprenant dans ce contexte que les jeunes joueurs aient eu de la peine à s’imposer. Viennent ensuite les blessés parmi les titulaires, Rui Patricio, Helder Postiga, Fabio Coentrao qui ont ajouté leur lot de soucis.

CR7 ne peut pas tout faire

Quant au grand Ronaldo, il avait fini sa saison avec le Real déjà sur les rotules et semblait perdu face a l’Allemagne. Il a certes marqué contre le Ghana, mais il a été explicite : il a dit lui-même qu’il ne pourrait pas tout faire. L’évidence même quand on a vu que les automatismes offensifs se sont révélés inefficaces, faute de rodage suffisant

Alors, Bento partira ? Partira pas ? Le problème de la Selecao portugaise n’est pas la ! Cherchez la faille …

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PORTUGAL : Doutes … et châtiment

AVIS | A quelques heures du second match contre les Etats-Unis, le Portugal n’a déjà plus le choix : la victoire, ou la sortie prématurée du Mondial. Dans le sud du Portugal, l’ambiance est très morose selon notre Observateur Alex Caire.

Paulo Bento, coach du Portugal, n’est pas le seul a éprouver des doutes quant aux chances de son équipe de se qualifier pour les huitièmes. Quasiment tous les Portugais le sont. D’habitude bavards en tout ce qui concerne « leur » Selecao, ils gardent un silence prudent. Pas étonnant qu’ avec un Pepe suspendu, Coentrao et Fabricio blessés, Almeida indisponible, je serais enclin à partager ces doutes.

C’est vrai que l’effet dévastateur du match contre l’Allemagne s’est attenué pour céder sa place à un espoir légitime , mais ce qui semble préoccuper les inconditionnels de l’équipe bicolore est la présence fantomatique de Ronaldo lors du premier match et son effet sur le moral des troupes.

La presse locale suggère que la performance du  » meilleur joueur du monde » est affectée par ses prouesses au sein du Real, bien que certains journalistes de la capitale vont jusqu’à affirmer que l’équipe aura, certes, besoin de plus de cohésion entre le capitaine et ses lieutenants, à l’instar de João Moutinho, Raul Meireles ou William Carvalho. Il serait également de bonne augure que le travail de Eder, Nani ou Rafa soit soutenu par un Ronaldo plus mordant.

En tout cas et quoiqu’il arrive, Bento semble certain d’un fait aussi tranchant avant son match contre les États Unis:

 » Nous n’avons pas le choix. Nous devrons battre cette équipe ou commencer a faire nos valises !  »

 

Et vous, pensez vous le Portugal va faire ses valises ce soir ?

 

Alex Caire, de Faro, Portugal