Danielle Ibohn

Supporter ? Alors il faut supporter…

BILLET D’HUMEUR I Ce billet fait partie de ceux que je n’aime pas écrire. Il va être froid, sans concession : je vais vous parler de ce Mondial et de ce que j’ai aimé ou non durant la première phase de la compétition. (Crédit photo : Marcello Casal Jr./ABr, Wikimedia Commons)

« Charité bien ordonnée commençant par soi même« , je débute par les équipes africaines. Parce que j’aime mon continent l’Afrique, et que « qui aime bien châtie bien« , comme dirait un autre adage. Au passage, je rappelle que l’Afrique n’est pas un pays, mais un continent de 50 Etats…

Les cinq équipes en lice – Cameroun, Ghana, Côte d’Ivoire, Nigeria et Algérie – n’ont pas toutes été exemplaires. Notons-le. Mais ce qui m’a choqué au plus haut point, c’est leur manque d’investissement.

« Des joueurs talentueux, mais pas des équipes » : voilà ce qui ne m’a pas plu.

Des histoires, toujours des histoires…

En fait le souci avec les sélections africaines, c’est qu’elles ont le don de se retrouver au coeur d’histoires qui ont un lien avec tout, sauf le football. Pour résumer, avec nos représentants africains au Brésil, nous avons eu droit à :

  • Des histoires de primes : comme une connivence, toutes les équipes ou presque – exceptée l’Algérie – réclamaient des primes et faisaient si elles ne les obtenaient pas. Le problème avec ce genre de problème – excusez la tautologie – c’est que nous ne pouvons nous indigner. Les fédérations de football sont autonomes. La gestion des primes est de leur responsabilité,  et les réclamations sont un remue-ménage qui font encore échos dans notre pays .
  • Des histoires d’indisciplines : comme si les premières histoires ne suffisaient pas. Il fallait ajouter les histoires d’indisciplines. Des joueurs qui font mauvaise presse avant et pendant le tournoi.
  • Des histoires de rigueur : les équipes africaines sont athlétiques, combatives, intelligentes, pétries d’individualités qui donnent envie. Cependant, chez certains comme le Cameroun ou la Côte d’Ivoire , l’esprit d’équipe est un atout difficile à acquérir. J’ai encore dans la tête cette phrase d’Adebayor Sheyi :

« Je n’ai jamais cru en eux. La Côte d’Ivoire, c’est le pays qui va toujours vous décevoir. Ils ont eu le meilleur attaquant d’Europe avec Didier Drogba. Ils ont actuellement le meilleur milieu de terrain avec Yaya Touré, mais aussi un des meilleurs attaquants d’Angleterre avec Wilfried Bony. Mais il n’y a pas de solidarité. Ils vont parler, rire et s’amuser ensemble, mais, le moment venu, ils oublieront de faire leur travail. Comment se fait-il que lors des quatre ou cinq dernières années, ils n’ont pas gagné la Coupe d’Afrique des Nations ? Tout le monde veut passer pour le héros et c’est ce qui est en train de tuer la Côte d’Ivoire. »

… et celle de Claude le Roy :

« Je suis anéanti. Quel gâchis ! Car je pense que le Cameroun avait un effectif très solide. Je ne porte pas de jugement sur l’entraîneur [l’Allemand Volker Finke] mais ce groupe n’était pas tenu. Il y a deux éléments essentiels dont on ne parle jamais dans le football qui sont la discipline et la préparation athlétique. Quand on voit le comportement de Benoît Assou-Ekotto et de Benjamin Moukandjo [qui en sont venus aux mains à la fin de la rencontre], on se dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Physiquement, j’ai eu mal. Le Cameroun est bien sûr toujours particulier pour moi et spécialement au Brésil : c’est ici, il a bientôt trente ans, que j’avais effectué ma première tournée avec cette équipe… »

Le Mondial des sélection africaines est digne de la vie sexuelle d’une fille de pasteur s’essoufflant par les préliminaires sans pour autant conclure… dixit le Mondoblogueur togolais Aphtal Cissé. Et je suis bien d’accord : manque de rigueur, lent à la finition, laissant passer des occasions de tuer le match.

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Le Mondial cruel des belles équipes éliminées

C’est comme si le sort s’acharnait sur ces équipes qui produisent du jeu, du beau jeu. Des équipes dont les gardiens vous donnent un AVC précoce. Le genre d’accident dont on aimerait bien mourir. Ces attaquants qui butent sur les barres transversales. Maudite barre… Demandez aux Chiliens ce qu’ils en pensent.

Pinnella ? J’en ai encore les larmes aux yeux. Et Enyeama, magnifique  du début et vers la fin ! Quoi ? C’est un Africain. Ah oui, c’est vrai. Et que dire de mes Américains assassinés par les Diables rouges ?

  • Le moment du crime à chaque fois ?  Les prolongations.
  • L’heure du crime ? La fin des matchs, genre une à deux minutes du coup de sifflet final, celui censé précéder la terrible séance des tirs aux buts
  • L’action à chaque fois ? Dans 50 % des cas, un penalty.

De quoi vous rendre fou… Ce que je suis presque devenue. RIP Le Chili, l’Uruguay, Nigeria, Algérie, la Suisse, les USA… Si seulement le football primait les plus compétitifs ! Mais c’est le jeu, c’est le sport, c’est le football que de vous laisser sans voix.

Nous sommes supporters, supportons !

Allez, Son’a ponds !

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Cameroun : quand le web s’amuse du mauvais Mondial des Lions indomptables

VU SUR LE NET | Je n’étais pas sensée écrire sur la débâcle des Miaous*. Je n’étais pas sensée écrire sur le coup de coude insensé d’Alexandre Song. Finalement, les mauvaises performances des Lions indomptables ont eu des conséquences au Cameroun qui m’obligent à parler des Lions indomptables.

Effet papillon au Cameroun après notre défaite. Le pays en parle. Le pays est décontenancé. Douala, ma ville natale en parle.

Personne ne comprend. On voudrait bien comprendre.  Tous les commentaires vont dans ce sens.

De plates excuses à la télévision

Mais la plupart reviennent toujours à cette conclusion : ce sont des enfants gâtés. Ils devraient être fouettés. Ils devraient faire un tour dans un camp militaire. Ils devraient rentrer et faire de plates excuses à la télévision nationale. On brûlerait bien leurs maisons.

Mais rien n’y fait. Et ces menaces restent des mots. Bizarrement au lieu de s’invectiver contre les Miaous, on en rit. Et puis cette vidéo, qui a fait suite au geste fou d’Alexandre Song contre la Croatie, m’a donné envie de faire un tour sur les réseaux sociaux pour voir ce qui se disait de notre piètre Mondial.

Alex Song, star des détournements

Un coup de coude dans le dos de Mario Mandzukic, et voilà Alex Song star des réseaux sociaux. Ce vilain geste, qui a valu au joueur trois matchs de suspension, a fait l’objet de nombreux détournements visibles dans le montage ci-dessous :
PicMonkey Collage

Un coup de coude… et un coup de tête

Système Tchakap, c’est le nom de la marque de vêtements du joueur camerounais. C’est donc tout logiquement qu’une agence de communication a repris une des publicités de l’enseigne pour un petit détournement.  Avec u jeu de mot plutôt réussi avec Système Tchakala, qui signifie « système désordre » en argot camerounais

@MWDBB
@MWDBB

Avant le mondial, une rumeur faisait état d’une probable victoire Cameroun en phase finale de coupe du monde. Les Faiseurs de choses en ont fait une illustration plutôt marrante.

@Faiseurs de Choses
@Faiseurs de Choses

Autre vilan geste de son Mondial, le coup de tête d’Assou-Ekotto sur Moukandjo, qui a fait lui aussi l’objet de détournements comme celui-ci dessous.

@Neville Sigha
@Neville Sigha

En attendant, notre dernier match contre le Brésil lundi, je crois notre entraîneur a quelque chose à dire :

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Allez Son’a ponda !

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Le top 10 de l’archétype du supporteur camerounais

Vous les avez peut être croisé, remarqué ou pas… mais qui sont les supporteurs des Lions indomptables ? Danielle Ibohn a identifié les 10 stéréotypes des supporteurs camerounais… (Crédit photo : Facebook Cameroon Football Team)

Nous sommes à quelques heures du deuxième match des miaous*. Rien ne me ferait plaisir qu’un but. Un seul but, même si on perd. M’en fout, je veux un but. Quoi ? Je suis réaliste. Nous sommes de fervents supporters. Nous sommes de fervents fans aussi versatiles qu’une girouette en plein orage.

C’est vrai oh !  La preuve, moi. Nous sommes  20 millions de camerounais et comme lors des précédentes confrontations des chats*, nous sommes 20 millions de coaches. Ce billet est une commande d’un ami. Il souhaite avoir mon expertise de supportrice « fervente ».

Si vous avez des amis camerounais, commencez dès à présent à observer

Au Cameroun, si on devait catégoriser les supporteurs. On le ferait surement suivant un certain ordre. Des plus fêlés au plus plus fêlés. Excusez le superlatif. Mais on est passionné du foot aux pays. Même si nous n’avons pas des stades dignes de grande compétition internationale. Nous quoi ? Comme on dit au pays.

Allez sifflet de coup d’envoi : Voici le Top 10 de l’archétype des supporters camerounais

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Must to be in Cameroon lors d’un match @Danielle Ibohn

Au Cameroun, pour mieux regarder un match, il faut être dans les conditions d’un match. Les conditions sine qua non. Les Conditions ? Être toujours plus de 10, à défaut des lieux publics.

En route vers les lieux publics @Danielle Iohn
En route vers les lieux publics même à pied @Danielle Ibohn

Au Cameroun, le supporter est toujours sapé de Vert – Rouge – Jaune. Avant les premières minutes du coup d’envoi, la ville y est peinte en nos couleurs. Il faut absolument éviter le mot perdre dans toute conversation quelconque.

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N’essayez même pas de dire perdre @Danielle Ibohn

Au Cameroun, le supporter boit. Tu veux ou tu ne veux pas oh. Tu prends une. En plus les brasseries nationales ont baisse le prix de la bière. Elle coute 300 fcfa. Avec 3000 Fcfa, tu as droit à 10 bières. La brasserie connait ses clients.

Les Brasseries ne sont pas loin @Danielle ibohn
Les Brasseries ne sont pas loin @Danielle ibohn

Au Cameroun, lors des matchs il y a toujours un fan club de… d’un des sélectionnés. La plupart du temps, ça chauffe des l’annonce des 11 entrants. Le match commence dès l’annonce hein ?

Les suporters, supportrices tout le monde y est @Danielle Ibohn
Les supporters, supportrices tout le monde y est @Danielle Ibohn

Au Cameroun, les supporters discutent du onze entrants et prédéfinis ceux qui marqueront ou pas. Par exemple, dans un système de jeu   Nyom y est. c’est sur, les occasions de but passeront par son coté . Alors on prie qu’il soit bien réveillé ce matin-là.

 Au Cameroun, il y a toujours un supporter « N’est-ce pas j’avais dit ». Malheureusement ou heureusement DSS (Dieu seul sait) Personne ne se souvient de sa phrase sauf de celle-là.

Au Cameroun, les supporters en étant en même temps le coach sont aussi des joueurs :

« Mais Tire. Mais Plat du pied. Mais centre. Mais tacle. Mais Court. Mais revient. Mais cadre non de Dieu ! »

Au Cameroun, il y a les supporters « je ne veux pas voir ça ». En fait, à chaque action dangereuse quel que soit le côté (le nôtre ou l’adversaire), il ne veut rien voir. Bizarrement, il la voit toujours.

Au Cameroun, les supporters sont parfois clairvoyants. Je m’explique. Tir cadré, ou pas cadré, corner entrant ou pas, Jeu construit ou pas, tant que ça va vers les goals, C’est le but. Mais but Oh!

 Au Cameroun, il y a toujours le gars qui veut tuer le clairvoyant. Quoi ? Il peut vous filer une crise cardiaque.

Ham…et pour le douzième point. Quoi ? Les supporters sont le douzième joueur.

Au Cameroun, on déteste les arbitres. No care about he does, on déteste d’abord. Il n’est jamais clair et juge très mal le jeu camerounais. Quoi ? C’est vrai. Les arbitres sont des vendus. Imaginez-vous coupe du monde 90, quart de finale contre l’Angleterre. Ce fut la pire des combines, de la triche. Ham… je m’égare.

Allez son’a ponda

Allez les miaou

*PS : Chats , Miaou se dit d’un lion indomptable qui ne voit plus le chemin du but

Lors du dernier match , des lions, j'imagine même pas aujourd'hui
L’ambiance lors du dernier match des lions, j’imagine même pas aujourd’hui

Danielle IBOHN, Mondoblogueuse à Douala


Cameroun : les Lions indomptables sont ils vraiment camerounais ?

INFOGRAPHIE | Cette fois ça y est, les Lions indomptables sont arrivés au Brésil. Alors que le pays tout entier attend avec impatience leur premier match contre le Mexique le 13 juin, quels sont nos avantages, nos faiblesses ? La réponse se trouve, peut être, aux pieds de nos joueurs ? Alors l’hiver viendra t-il ? (Crédit photo : warrenski, Flickr/CC)

Je me suis reprise deux fois avant d’écrire ce billet. Je suis censée communier avec la sélection camerounaise, ne faire qu’un, être à l’unisson face à la célébration d’une prochaine victoire sur l’ensemble des 32 équipes qui participent au Mondial brésilien. Il faut accéder coûte que coûte au trône des sept couronnes. Désolée pour la comparaison avec Games of Thrones, mais la métaphore s’impose.

Partir des mille lieues et se proclamer roi – Champion – je pense que la métaphore a sa place dans ce billet. Nous sommes à la veille de la Coupe du monde : c’est donc le moment de s’interroger sur nos avantages, nos faiblesses.

L’éternel débat entre le niveau des locaux et celui des « expatriés »

Chaque joueur est doté d’un Fighting Spirit, Lions Spirit comme on dit au pays. En d’autres termes, notre combativité légendaire. Ce Lions Spirit serait-il tributaire d’une expérience ? Les joueurs locaux l’ont plus que ceux qui évoluent dans des championnats étrangers ?

Depuis peu, un éternel débat réside au pays dans cette affaire d’internationaux et d’expatriés. On aime importer au Cameroun.  Alors rien ne me surprend vraiment. Le sélectionneur est importé (un Allemand), les joueurs aussi. Oui !

Je m’amusais à regarder la provenance des joueurs. Je vous rassure, ce sont des Camerounais. Mais la plupart évolue dans des championnats étrangers. Je ne sais pas grand chose des critères de sélection. Mais j’ai remarqué que sur la liste des 23 joueurs sélectionnés, deux seulement viennent du championnat Camerounais. Le reste sont des expatriés.

Sept des 23  évoluent en France, six en Turquie, trois en Espagne, deux en Allemagne, deux Angleterre et un en Belgique. Géographiquement, l’Europe est représenté majoritairement… d’autant que le sélectionneur et et son staff sont Allemands.

Une idée de niveau du groupe ?

Selon le classement FIFA, le football français – premier fournisseur officiel des joueurs camerounais  – est classé à la 17e place, tandis que le foot turc, son second, est 35e (soit15 place avant nous).  Le foot anglais brille au10 ème rang mondial alors qu’il est représenté par deux joueurs dans le groupe des Lions indomptables. Deux joueurs également pour le très discipliné championnat allemand, alors que la la sélection germanique est deuxième du classement FIFA . Enfin, le foot très technique de l’Espagne – premier pays du classement – est représenté par deux joueurs.

De ce fait, l’expérience devient une force. Cependant, les plus grandes victoires ne viennent-elles pas de celles qui ont de l’audace? Celles qui veulent prouver au monde, celles qu’on n’attends pas. Cet inattendu, cette folie qui viennent des locaux. Roger Milla était un joueur local qui a fait la différence à chaque fois.

Alors locaux ou expatriés ?

Danielle IBOHN, Mondoblogueuse à Douala


Un pays africain, champion du monde au Brésil ?

Alex Song fait partie des 23 Camerounais retenus pour la Coupe du monde (Crédit photo : mustapha_ennaimi, Wikimedia Commons)
Alex Song fait partie des 23 Camerounais retenus pour la Coupe du monde (Crédit photo : Mustapha_ennaimi, Wikimedia Commons)

Ceci est mon premier billet concernant la Coupe du monde. Je suis africaine et lorsque j’écris ces lignes, c’est avec un pincement au cœur. Aucun pays africain n’a gagné de Mondial, et ça fait 44 ans que ça dure. La meilleure performance d’une équipe africaine ? Les quarts de finales. L’Afrique a pourtant des représentants au Mondial depuis 1970 et la première participation du Cameroun, mon pays, date de 1980. Je vous parlerai des différents pays en lice. Mais pour l’heure – sujet que je maîtrise le mieux – je le ferai essentiellement pour mon pays.

Six étoiles sur le maillot camerounais, pour notre sixième participation au Mondial. C’est énorme pour les 20 millions de personnes qui vibrent pour les Vert-Rouge-Jaune.

Le Cameroun, c’est mon pays. Le pays de Roger Milla, d’Eto’o Fils, de Marc-Vivien Foe et de Patrick Mboma, soit de tous ceux qui ont fait les beaux jours de l’Afrique.

1990, la belle épopée

En 1990, alors que le Cameroun représentait le continent africain en Italie, les Lions indomptables avaient frappé d’emblée un grand coup en disposant du champion du monde, l’Argentine ! L’épopée s’était poursuivie contre la Roumanie et la Colombie, avant de s’arrêter (injustement) contre l’Angleterre aux portes des demi-finales.

Les Lions indomptables dominent largement, mais les dompteurs anglais finissent par avoir raison de leur pugnacité et de leur courage. Affaire de métier. Un homme émerge du team africain : Roger Milla, l’artiste du ballon rond. L’Egypte, l’autre ambassadeur africain, passe totalement inaperçue.

Le 2 juin, la ville boue déjà au rythme des Lions…

Grande nation de football, c’est grâce à cet étendard que nous sommes, aujourd’hui, pour la plupart connus dans le monde. Cependant, ce billet ne sera pas dithyrambique. Je suis une camerounaise et on dit chez nous,  « qui aime bien, châtie bien ».

Parlons tout d’abord de l’ambiance au pays. Il est attendu ce Mondial. Je l’attends en y mettant toute l’espérance de voir un pays africain gagner cette compétition. Ce qui est peut-être le sentiment qui anime aussi les Vert-Rouge-Jaune. Les planifications, les coins détentes dans les entreprises sont réaménagés, de nouvelles télévisions, de nouveaux abonnements au câble, la frénésie du maillot est bien présente sur tout notre beau triangle national.

Certains vont plus loin en achetant des groupes électrogènes pour ne perdre aucune miette de cette coupe du monde, la fourniture d’électricité aussi vacillante que la lueur d’une bougie dans une grotte. Quoi ? C’est vrai !

L’union sacrée, il faut la créer coûte que coûte 

Notre dernière participation à une compétition internationale a fait couler beaucoup d’encre à Knysna. Les joueurs y ont montré une image qui ne sied pas aux couleurs camerounaises. Ça devrait être dans l’air en Afrique du Sud. Des querelles entre dirigeants, des crises d’adolescents qui allaient d’anciennes générations de joueurs à la nouvelle, un capharnaüm qui a rendu l’atmosphère autour des Lions horrible…

Cependant depuis le début de la préparation, nos très chers journalistes sont bizarrement muets. Durant la dernière compétition, il n’y avait pas un jour sans un sujet sur les Lions indomptables. Cette année, il est invraisemblable de dire que le Cameroun participe à une Coupe du monde. Alors, j’ai interrogé un de mes amis journalistes qui m’a soufflé officieusement : « C’est l’union sacrée… » Ok ça, même un enfant l’aurait compris. C’est tout ? Il me dit oui ! Bref, faisons l’union. Mais moi, je ne suis pas journaliste. Je suis une blogueuse, j’en parle.

Les préparations

Quatre matchs de préparations sont prévus avant la phase finale. Après une victoire face à la Macédoine le 26 mai (2-0), une défaite contre le Paraguay trois jours plus tard (1-2), et un match nul avec l’Allemagne dimanche dernier (2-2), le dernier rendez-vous sera contre la Moldavie au Cameroun (le 7 juin) à Yaoundé.

Je vais essayer de ne pas faire ma troll. Le dernier match se joue au pays. Il faut créer l’union sacrée. Mais repartir du Cameroun tout en sachant qu’il faut au moins 22 heures sans escale pour arriver au Brésil, ne serait-ce pas un handicap majeur pour une équipe en pleine préparation ? On a dit Union sacrée. Sacrons!

Bring back our penalty

Les 23 joueurs convoqués sont connus. La liste a enfin été dévoilée lundi  2 juin par le sélectionneur Volter Finke.

La préparation était un test. Le couperet est tombé. Les moins bons ont été recalés. Idrissou, attaquant, a payé sa perte de sang-froid devant le gardien allemand. La sélection est rude. Les sanctions sont sans sentiments. Le ton est donné pour la compétition. Le signe est fort. Elle me réconcilie avec cette assertion : on y va pour gagner. Union Sacrée !

La liste des Miaou est connue ! On a beau être dur, mais on reste des supporters : versatile à souhait.

Allez,

Son’a ponda

 Danielle IBOHN, Mondoblogueuse à Douala