Kahofi SUY

Côte d’Ivoire : que faisait Drogba sur le banc ?

Amertume, tristesse et désolation sur les visages à Abidjan… Après l’espoir de la matinée, place au découragement. La raison ? Le faux pas des Éléphants face aux Colombiens. 2 buts à 1 et des supporteurs qui s’interrogent sur le onze de départ de Sabri Lamouchi et  surtout qui s’inquiètent des chances de leur équipe nationale face à la Grèce, un autre gros morceau. (Crédit photo : rayand, Wikimedia Commons)

Vainqueur du Japon samedi (2-1), les Éléphants se sont cette fois inclinés pour leur deuxième match du Mondial face à la Colombie (1-2). Les supporteurs ivoiriens portent en premier un doigt accusateur sur l’entraîneur. Comme s’ils le supposaient, Sabri Lamouchi a utilisé le même système de jeu que celui face au Japon. Or l’adversaire du soir n’était pas le même…

« Je condamne le classement de Lamouchi avec la dernière énergie, je condamne le 11 entrants et je me pose la question où était Didier Drogba pour un match aussi important ? » s’interroge ainsi Picass Bony un verre de bière en main. Il estime que la Côte d’Ivoire aurait dû bouleverser son équipe de départ pour créer l’effet de surprise face à un adversaire qui jouait regroupé en défense pour ne pas se faire surprendre.

Yaya Touré, capitaine solitaire

La Côte d’Ivoire était respectée par la Colombie mais elle n’a pas su s’imposer face à une équipe craintive jusqu’au coup de sifflet final. A mes côtés, Kouman Guy s’étonne de l’attitude un peu « solitaire » du capitaine des Éléphants. Yaya Touré, soutient le jeune homme, a eu trois bons coup-francs qu’il a exploité tout seul sans penser aux autres :

« Voici un monsieur qu’on choisit comme capitaine et qui oublie que c’est ensemble qu’un match se gagne. Il évolue seul quand il a le ballon au lieu de penser à ses coéquipiers. C’est dommage ! » affirme au bord des larmes celui qui exige sa facture à la tenancière du bar.

Malgré la défaite, Kaoussi Patrick reconnaît que les Éléphants ont développé un excellent jeu. « C’est vrai que les Ivoiriens ont perdu face à plus fort qu’eux, mais n’oublions pas qu’ils se sont battus crânement. Chaque Ivoirien savait au plus profond de lui-même que la Colombie ne serait pas facile à manœuvrer. Ils étaient plus fort que nous, nos butteurs étaient sur le banc et nous l’avons payé cash ! ».

Méfions-nous de la Grèce !

« Il n’y pas le feu au lac » estime un officier de police venu inspecter les maquis pour faire respecter la décision d’interdiction de fumer dans les lieux publics. « Nous avons manqué de chance ce soir mais restons ferme dans la prière afin que face à la Grèce nos joueurs sortent le grand jeu » affirme plein d’espoir le lieutenant K.B.

Vous avez dit Grèce ? Evitons de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La Grèce a été championne d’Europe en 2004, tient à souligner Picass Bony qui caresse tout de même l’espoir d’une victoire lors du dernier match des Éléphants. Une victoire qui serait synonyme de qualification pour le deuxième tour, un stade de la compétition que les Ivoiriens n’ont encore jamais atteint.

Kahofi SUY, Mondoblogueur et Observateur à Abidjan, en Côte d’Ivoire


Ghana-USA : Un excès de confiance ruineux !

L’équipe nationale de football du Ghana est la seule équipe africaine sur laquelle j’étais prêt à parier mon bien le plus précieux. Je me disais avant le début du Mondial que les autres sélections iraient faire de la figuration en cumulant des défaites ou des matchs nuls avant d’exiger leurs primes exorbitantes pour retourner en Europe. Je n’espérais même pas que la première victoire africaine soit signé des joueurs de mon propre pays tellement j’affichais une attitude de saint Thomas face à la bande à Drogba. Hélas cet excès de confiance au Ghana m’a fait passer une soirée au goût amer…

Pour rien au monde je n’aurais manqué cette première sortie des Blacks Stars. Je m’imaginais les rues de Sekondi-Takoradi ou de Tamalé avec les girls aux couleurs nationales, réunies au Mega Digital pour siroter une Star locale en attendant l’explosion de joie dans les pubs du pays.

Je m’imaginais tout cela… sauf que j’étais à Abidjan et même bien loin du Ghana. Je portais cependant ce pays dans mon cœur, en espérant que le miracle se confirme.

Oublié le Nigeria, place au Ghana !

J’ai vite oublié la décevante sortie du Nigeria : un match nul et vierge face à l’Iran que les i vont regretter amèrement dans les prochains jours.

Ghana-USA, c’était donc un match des grands jours et j’aime bien suivre ce genre de rencontre avec l’arsenal qu’il faut. L’incontournable plat d’attiéké au poisson braisé sur la table qu’accompagne une grosse bouteille de bière (la Drogba nationale). Mais dès que je m’installe devant le poste téléviseur, je manque de m’étouffer avec la première boulette de semoule.

« Comment ? Déjà ? » me suis-je demandé quand les Américains en moins d’une minute sont venus réveiller le Ghana ! Impossible, je me disais que dans les minutes qui suivaient, les Boys seraient en larmes car j’avais confiance en cette équipe du Ghana qu’aucun but ne pouvait désorganiser.

Gagné d’avance ? Que nenni !

Je me suis rendu compte malheureusement que l’excès de confiance dont je faisais preuve était partagé par les joueurs sur le terrain. Etre mené et jouer comme s’il n’y avait aucune pression est une attitude à éviter à ce niveau de la compétition. Les Ghanéens certainement auréolés de l’orgueil de deux victoires précédentes sur les Américains  (lors des Mondiaux 2006 et 2010) se disaient que c’était gagné d’avance. Que nenni ! Ils ont eu en face une génération des Boys qui étaient venus sur ce terrain pour vaincre le signe indien.

J’ai eu du mal à reconnaître cette équipe du Ghana : combative une minute sur trois, refusant de revoir son jeu pour l’adapter à la hargne des Américains. Les beaux gestes techniques, les passements de jambes et autres fantaisies ne font pas gagner un match. C’est le ballon dans les filets qui fait tourner le tableau d’affichage. Et ceux qui l’ont compris sont les Américains qui sans complexe ont développé un jeu basé sur une solide défense avec des contre-attaques très bien orchestrées. Les brésiliens d’Afrique ont oublié que dans la culture anglo-saxonne du football c’est la fin qui importe et non la manière d’y arriver.

L’égalisation aurait pu servir de base pour relancer la marche vers une victoire mais à moins de dix minutes de la fin du match, le Ghana a choisi de « gérer le temps » à travers des passes et un jeu au ralenti qui finalement donnera le temps aux américains de les assommer.

Une défaite, des questions

Comme le disais si bien le commentateur sportif ivoirien Ricardo Zama, « dans un match de football, lorsque le coup de sifflet final n’a pas encore retenti, tout est encore possible sur l’aire de jeu ». Le Ghana ne l’a pas compris ! 2 – 1 et je me demande comment a été la nuit des joueurs ? La mienne fut longue avec des questions qui revenaient sans cesse dans mes pensées.

Est-ce réellement l’équipe du Ghana sur le terrain ? Pourquoi penser qu’on peut éternellement battre une équipe ? D’où est venu cet excès de confiance qui a fait chuter cette Nation du foot africain que j’attendais ? Je continue de me poser les mêmes questions au moment où je mets un point final à ce post.

Kahofi SUY, Mondoblogueur à Abidjan


Côte d’Ivoire : la marée orange s’empare d’Abidjan

A quelques heures du premier match des Eléphants footballeurs, la marée orange monte à Abidjan. Les tee-shirts OBV – Orange Blanc et Vert – rangés pour certains depuis la dernière CAN ont été dépoussiérés et lavés malgré la pluie qui tombe par intermittence sur la ville.

Samedi soir (ou dimanche matin en fonction de l’endroit où vous vous situez sur cette planète), la Côte d’Ivoire va faire sa grande entrée dans le Mondial. Ce sera face au Japon, dans le groupe C. Et avant cet événement, chaque Ivoirien, en arborant un tee-shirt OVB, veut montrer son attachement à l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, mais aussi à son pays.

« Nous sommes avant tout Ivoirien et c’est bien ce qui me pousse à mettre mon maillot. Au-delà de l’équipe qui sera présente sur le terrain, c’est l’image de la Côte d’Ivoire que les joueurs vont défendre. Il faut les soutenir même si nous sommes loin du Brésil » affirme Léon Kouakou, maçon de son état.

Cette monté de la marée orange ne se matérialise pas seulement par les tee-shirts qui sont visibles à profusion dans la ville d’Abidjan. On note ici et là des drapeaux sur des véhicules ou à l’intérieur, des fanions ou écharpes aux cous des fanas du ballon rond, des bracelets, colliers personnalisés, etc.

Entre patriotisme et business

Être aux couleurs de l’équipe nationale est une obligation patriotique pour quelques Ivoiriens interrogés. Mais derrière le patriotisme, il y a le business. Les commerçants du marché et des grandes surfaces se disputent les clients mais en réalité chacun choisi ses accessoires en fonction de ses moyens.

« Il y a plusieurs qualités de tee-shirt et le prix est fonction. Si vous voulez du synthétique il y a un prix, si vous voulez du coton pur il y a aussi un prix. Les polos entre 12.500 et 25.000, les tee-shirts entre 10.000 et 15.000… », nous explique un commerçant libanais à Marcory.

Ceux qui n’ont pas de moyens se rabattent sur les marchés de quartier comme ceux du Forum à Adjamé ou Belleville à Treichville. Ici des tee-shirts à bas prix il y en a, mais personne ne pourra vous rassurer sur la matière.

Du « made in China« , pur coton synthétique avec des teintes qui diffèrent d’un maillot à l’autre. Les prix sont plutôt abordables et c’est bien ce qui attire, Abdoulaye un jeune mécanicien :

« Je veux un maillot et j’ai juste 2500 f. C’est la raison pour laquelle je suis au marché » nous indique le jeune homme.

15 minutes de marchandage et voici Abdoulaye le mécanicien propriétaire d’un maillot. Il a insisté pour que le commerçant lui retrouve une tunique avec le nom de Yao Kouassi Gervais, dit Gerviniho.

Drogba, Yaya Touré et Salomon Kalou superstars

Le choix du supporteur est aussi guidé par l’amour qu’il porte à un des 23 joueurs du groupe ivoirien. Certains n’y prêtent pas attention mais d’autres insistent pour que le nom du joueur aimé soient plaqué au dos du tee-shirt. Les maillots les plus demandés sont par ordre ceux de Didier Drogba, Yaya Touré, Salomon Kalou et Yao Kouassi Gervais.

Le business OBV fait l’affaire des commerçants et vendeurs ambulants, mais ils ne pourront pas se sucrer sur le dos de Fidèle N’doua. La quarantaine passé, cet ivoirien se dit trop déçu des éléphants footballeurs pour s’aventurer à « acheter le plus misérable des tee-shirts pour soutenir des perdants ». Les Eléphants, il n’y croit plus et il conseille à ceux qui dépensent de l’argent pour des gadgets de garder leurs sous. Ils auront sans doute besoin de cet argent pour les soins d’un parent en cas de crise cardiaque, car avec les Eléphants la déception est assurée.

Kahofi SUY, Mondoblogueur à Abidjan, en Côte d’Ivoire


L’Afrique peut-elle croire au deuxième tour ?

COUP DE GUEULE |  Au Mondial il y a ceux qui sont fiers de participer juste au tournoi et ceux qui y vont pour rentrer avec « dame Coupe ». Au moment où avec réalisme, de nombreuses équipes cultivent la motivation, le bon jeu et la gagne pour atteindre au bas mot les demi-finales, le débat pour les équipes africaines, c’est « comment accéder au phases finales » ?

Le second tour de la coupe du Monde ! C’était à la limite comme s’il s’agissait d’une porte où il était marqué depuis une dizaine d’année : « Entrée interdite aux équipes africaines ». Deux réalités à mon avis expliquent en grande partie cette situation. Le manque de motivation criard et un complexe face à ce que nos athlètes appellent abusivement « les grandes Nations du foot ».

Un manque de motivation évident

« Être appelé en équipe nationale est une consécration » affirmait le footballeur ivoirien Seydou Doumbia. Malheureusement, les souliers d’or du continent n’ont pas encore compris qu’il n’y a rien de plus important que de jouer pour le drapeau national. Les joueurs africains font preuve d’un talent inouï en club mais une fois dans le maillot national deviennent une bande d’indisciplinés qui malgré toute leur fortune se rabaissent à quémander aux fédérations des primes exorbitantes !

Soyons sérieux et regardez combien de fois, sous le fallacieux et farfelu argument de prime de match les joueurs africains vont au Mondial pour faire de la figuration ? Des touristes en maillot sur des stades qui chantent des hymnes nationaux en chuchotant les strophes qui font allusion au travail et au sens de la discipline.

Au même moment où ils touchent près de 50 millions par match, les joueurs d’équipes plus cotées se contentent de deux à trois fois moins ! Et pour couronner ce manque de patriotisme l’expression « petit argent petit ballon » a été consacrée. Ils demandent des primes exorbitantes parce que le Mondial devient un moment où on est payé à ne rien foutre sur le terrain. En d’autres termes l’échec est vendu à prix d’or avant même le début de la compétition. Pendant qu’on se querelle pour des primes de match, d’autres se concentrent pour gagner. On s’étonne alors que le Brésil, l’Espagne ou l’Argentine fassent sensation souvent même avec des footballeurs très peu alignés dans leur club.

Le complexe face aux grandes Nations du foot

Je ne sais pas si depuis la première Coupe du monde une liste des pays qui doivent remporter ce trophée a été établie. Je me dis intérieurement qu’un tel document n’existe pas sinon comment la France aurait pu remporter sa première coupe du monde sur ses terres ? Je me dis qu’il y a forcément un vrai problème chez les équipes africaines, un problème à la limite psychologique…

Prenez 11 joueurs de première division de n’importe quel pays du monde. Habillez-les aux couleurs du Brésil ou de l’Italie, je vous jure qu’à 100% les joueurs africains malgré leur niveau et leur talent se mettront en position d’infériorité. France, Argentine, Allemagne…si ces équipes font autant peur c’est parce qu’elles ont refusé de mettre dans une position de perdant éternel. Bien au contraire chaque génération de joueur aura contribué à asseoir la réputation de l’équipe. Match après match, victoire après victoire, les grandes Nations du football ont su bâtir leur réputation et non mûrir un complexe face aux équipes qui ont constitué un os sur leur chemin.

Replongeons-nous dans l’histoire du football mondial et suivons l’évolution des pays qui ont participé au tournoi. Les grandes Nations du foot qui brillent aujourd’hui ne sont pas forcément celles qui ont écrit l’histoire de la Coupe du monde. Si les équipes africaines partent au Mondial pour cultiver un complexe face aux autres équipes et se morfondre à dire qu’elles sont des GRANDES NATIONS DU FOOT, soyons sûrs que la génération d’Africains qui brillera au Mondial n’est pas celle que nous voyons.

Kahofi SUY, Mondoblogueur à Abidjan, en Côte d’Ivoire


Côte d’Ivoire : la liste de Lamouchi fait des frustrés

Seydou Doumbia (ici sous les couleurs du CSKA Moscou) a été recalé aux portes de la Coupe du Monde (Crédit photo : Дмитрий Садовников, Wikimedia Commons)
Seydou Doumbia (ici sous les couleurs du CSKA Moscou) a été recalé aux portes de la Coupe du Monde (Crédit photo : Дмитрий Садовников, Wikimedia Commons)

Seydou Doumbia, joueur international ivoirien, n’a pas été appelé en sélection nationale par Sabri Lamouchi pour défendre les couleurs de la Nation Ivoirienne au Brésil. Conséquence : il a quitté le groupe non, sans laisser une lettre à son entraîneur.

Un départ, et une lettre pour Sabri Lamouchi. Difficile de cacher  le malaise au sein de la famille des Éléphants. Au-delà de son cas, la non sélection de Seydou Doumbia pour le Mondial vient relancer la polémique sur le mode de désignation des joueurs par un sélectionneur déjà contesté.

Seydou met en lumière un sentiment que de nombreux Ivoiriens extériorisent de temps à autre : il y a comme un esprit de favoritisme qui ne dit pas son nom au sein de l’équipe nationale.

Les « cadres« , toujours « incontournables » ?

Au meilleur de leur forme ou pas, certains joueurs que nous ne citerons pas sont toujours appelés en sélection, quand certains sont oubliés, même si ils font les beaux jours de leurs clubs.

Pour formater l’esprit des Ivoiriens à accepter cette logique, les médias à capitaux publics ont même consacré l’expression « footbalistiquement » correct de « cadres de l’équipe nationale » ou « d’incontournables ».

« L’équipe nationale devrait à mon sens représenter le firmament de l’évolution des joueurs. Elle doit disposer de plusieurs armes, surtout pour un Mondial où sont représentées les meilleures nations. Aujourd’hui sans faire injure à la liste proposée, je remarque que ce n’est pas le cas ! A la limite il ne sert à rien d’être performant si la sélection est déjà préétablie ! » (Seydou Doumbia)

La grogne de Seydou Doumbia qui éclate au grand jour avant le Mondial vient donc renforcer l’idée d’un manque d’objectivité dans le choix des joueurs.

Ce type de pratique n’échappe pas aux analystes sportifs qui s’étonnent toujours du choix de Lamouchi de faire jouer certains footballeurs qui ont à peine cumulé quatre matchs en club cette saison ! C’est bien cet état de chose que dénonce Seydou Doumbia dans sa lettre de départ à Lamouchi :

« Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de regrets que je tiens à informer toute la nation qu’il ne servirait à rien de me sélectionner dans cette équipe nationale. Je ne peux plus servir de bouche-trous comme ce fut le cas à plusieurs reprises. C’est donc en toute réflexion que je vous fais cette annonce.« 

Combien de frustrés gardent le silence ? Combien oseront encore parler après Seydou Doumbia ? En attendant la prochaine sortie médiatique d’un joueur ivoirien, la polémique autour des 23 commandos de Lamouchi continuera de gagner en importance.

L’histoire retiendra tout de même qu’ils ont été nombreux les joueurs ivoiriens, excellents, talentueux, brillants dans leurs clubs qui au fil des années ont été écarté de la sélection nationale sans que personne ne puisse dire pourquoi.

Kahofi SUY, Mondoblogueur et Observateur à Abidjan


Sabri Lamouchi, le mal aimé ?

Sur les réseaux sociaux, les internautes se mobilisent pour obtenir le départ de l'entraîneur des Eléphants (Capture d'écran Facebook)
Sur les réseaux sociaux, les internautes se mobilisent pour obtenir le départ de l’entraîneur des Eléphants (Capture d’écran Facebook)

Malgré un parcours à la limite du sans faute lors des éliminatoires et une qualification pour le Mondial, l’entraîneur des Eléphants Sabri Lamouchi reste un homme contesté par de nombreux supporteurs ivoiriens.

 On l’appelle avec une certaine ironie le célèbre coach stagiaire titulaire ! Sabri Lamouchi – qu’on croyait sur le point du départ -accompagne finalement les Eléphants footballeurs au pays du roi Pelé. Rien qu’à le voir à la télévision ou à la une d’un quotidien, Etienne Koffi ne peut s’empêcher d’exprimer son mécontentement face à un sélectionneur qu’il juge « ne pas être à sa place ».

« J’aurais bien voulu que la F.I.F rappelle François ZAHUI ou même qu’on « ressuscite » YEO Martial le coach victorieux de Sénégal 92. Loin d’un choix judicieux c’est un stagiaire qu’on nous envoie pour coacher nos joueurs », soutient révolté le jeune étudiant.

Lamouchi et ses « fossiles sur gazon« 

Pour lui, Lamouchi aura contribué à faire baisser le niveau de jeu des Eléphants par des sélections hasardeuses. En témoigne les 23 sélectionnés pour le Mondial, liste dans laquelle figurent de véritables fossiles sur gazon ! Des athlètes qui ont à peine joué en club et qui à la surprise général se retrouvent parmi les pachydermes qui iront défendre le drapeau au Brésil.

« L’entêtement de Sidi et sa manie de faire la sourde oreille vont nous coûter cher.  C’est un peu comme si on demandait à un éducateur de la maternelle de dispenser des cours à l’Université ! Quelle expérience a-t-il en qualité de joueur et d’entraîneur ? Aucune. Comparez le CV de Lamouchi à celui des entraineurs locaux et vous verrez que les ivoiriens ont largement le droit de se plaindre de son choix », affirme Seydou Diabaté.

Apprécier ou ne pas apprécier Sabri Lamouchi, là n’est pas la question. Pour Dadié Brice, bibliothécaire, les dirigeants du foot ivoirien ont imposé un sélectionneur et le peuple doit respecter ce choix. L’heure n’est plus aux querelles autour de la personne de Lamouchi : il faut penser au drapeau et surtout à aux joueurs sur le terrain.

« On peut avoir le plus mauvais entraîneur du monde mais si nos joueurs sur le terrain se donnent à fond ils pourront faire une prestation honorable », soutient Brice.

Facebook et les pages anti-Lamouchi

Si les joueurs sont mobilisés et compétents sur le terrain, il faut bien derrière un staff et un entraîneur qualifiés pour les accompagner  : c’est ce que soutient Etienne Koffi, qui reste convaincu que Lamouchi n’est pas l’homme qu’il faut pour diriger l’équipe nationale ivoirienne.

En marche vers le Mondial avec un entraineur contesté par les populations et surtout des groupes d’activistes web qui ne démordent pas ! Les pages les plus célèbres sur Facebook sont : Virer Lamouchi maintenant, Virer Lamouchi maintenant pendant qu’il est encore temps, Virer Lamouchi on va quitter ici… Quant aux partisans du sélectionneur franco-tunisien des Ivoiriens, ils peinent depuis toujours à mobiliser via la page Nous on veut Lamouchi.

Kahofi SUY, Mondoblogueur ivoirien