Serge

La malédiction du gardien noir au Brésil

Je voudrais  évoquer à travers ce billet une malédiction, un mythe qui, d’une certaine manière, trouve ses racines dans le racisme historiquement ancré dans la société brésilienne. Récit. (Crédit photo : Steve Daniels, Wikimedia Commons)

►►► NB : cet article a été initialement publié le 24 octobre 2013 sur le site que je tiens pour Mondoblog.

J’étais surpris au départ lorsqu’un ami m’a dit en 2008 : « Tu sais, chaque fois qu’un gardien noir est dans les buts du Brésil, la Seleção ne gagne jamais une Coupe du Monde. C’est une malédiction ! »

Sérieusement ? Je n’avais pas compris. Après tout, qui comprendrait une telle mythologie à la brésilienne avec seulement quelques deux, trois mois de contact avec les codes culturels de cette même société ? A l’époque, je venais en effet de m’installer dans ce pays…

Un racisme né du hasard

Pour qu’une telle conclusion soit tirée, selon laquelle les gardiens noirs porteraient la malédiction de l’échec, il devait y avoir au moins dix, voire quinze faits capables d’ancrer cette malheureuse statistique dans l’imaginaire – et l’inconscient – national.

C’était donc assez normal de chercher à savoir combien de fois le Brésil avait participé à une Coupe du Monde en ayant un gardien de but noir dans ses buts…

Pas tant que ça en fait. Seulement, les défaites sont arrivées aux mauvais moments, un hasard qui contribuait à la reproduction des préjugés contre les Noirs.

1950, le Maracanaço

Tout commence en 1950, au Maracanã, le Brésil affronte la Céleste, fantastique sélection d’Uruguay arrivée sans gloire à Rio de Janeiro lors de cette première Coupe du Monde post-Guerre Mondiale. Pourtant, l’équipe nationale d’Uruguay crée la surprise en remportant une finale inédite face à un Brésil de rêve. J’ai déjà évoqué cette rencontre ici de ce Maracanaço.

Bien qu’en 1950 plusieurs idoles du football brésilien étaient noires, comme Didi ou Léonidas da Silva, la société était encore marquée par le racisme, presque une ségrégation façon apartheid. Chacun savait où était sa place, en gros.

Gardien noir, poste encore plus ingrat que gardien

Et si d’aventure, on représentait la Seleção en Coupe du Monde il fallait bien le faire. On dit souvent que le poste du gardien est le plus ingrat dans le football. Dans le cas des gardiens noirs au Brésil, l’hypothèse se confirme dramatiquement.

Au moment de cette défaite brésilienne en 1950, et donc de la victoire de l’Uruguay, c’est un gardien noir qui gardait les cages de la Seleção, Moacir Barbosa Nascimento. Toute la responsabilité de l’échec fut reportée sur le pauvre homme et sur tous ceux de sa race qui viendraient après.

2006 : Dida contre Zidane

Le deuxième fait historique marquant qui viendra confirmer cette « malédiction sociologique »est beaucoup plus proche de nous puisqu’il date précisément de 2006 à Frankfurt, lors du Mondial allemand.

La France de Zinedine Zidane battait, de cette belle manière que l’on sait, le Brésil de Dida, tient. Ce mythique gardien du Milan AC portera lui aussi le chapeau alors que Roberto Carlos était beaucoup plus fautif sur le coup que lui. Voyez la vidéo ci-dessous pour vous en convaincre :

https://www.youtube.com/watch?v=3NKvKOSOYrU

Mais c’était pour les Brésiliens, la fois de trop. La malédiction qu’on soupçonnait à peine se confirmait. Même avec une équipe de rêve, peut-être supérieure (sur le papier) à celle de 1950, portée par ses “quatre fantastiques” perdait (encore…) à cause d’un gardien noir.

Il valait mieux en tirer les conclusions qui s’imposaient, apprendre avec les « erreurs » du passé et ne plus tenter le diable. Pour faire court : plus de gardien noir !

Mais si vous avez regardé les derniers matchs du Brésil, vous avez sans doute remarqué que la doublure de Júlio César était noire. Jefferson est plus qu’un grand gardien. Dans un autre pays, moins enclin au racisme, le portier de Botafogo devancerait logiquement Júlio dans la hiérarchie… si seulement les critères restaient purement objectifs.

Techniquement, il est aussi fort que Júlio César, plus rapide à mon avis, meilleure détente… Il lui manque peut-être l’assurance qui viendrait avec la confiance du coach… et du peuple.

Les entraîneurs noirs, l’autre tabou…

Cette malédiction n’est pas sans rapport avec l’autre grand tabou du football brésilien qui empêche les plus grands clubs nationaux d’avoir des entraîneurs noirs.

Andrade – ami de Zico et idôle du Flamengo – s’était retrouvé au chômage après avoir aidé son club à remporter son dernier titre national en 2009 avec notamment un Adriano des grandes époques. Dernier entraîneur à avoir tiré le meilleur de l’attaquant brésilien, Andrade dénonce à ce jour le racisme dans le milieu du football qui l’empêche de travailler malgré le fait qu’il ait largement fait ses preuves.

Serge KATEMBERA, Mondoblogueur au Brésil


Cinq erreurs de Felipe Scolari que Deschamps ne commettra jamais

La Seleção est en crise. Sa Coupe du monde est sur le point d’être un échec alors que l’équipe de Felipe Scolari n’a pas encore abordé le fameux mata-mata – la phase à élimination directe -moment où seuls les braves survivent. Beaucoup de gens se demandent ce qui arrive au Brésil qui joue à domicile mais n’arrive pas à capitaliser l’énorme chance qui s’offre à lui. Je vous propose quelques élements de réponse. Ou comment Felipe Scolari a fait des erreurs que Didier Deschamps ne commettrait jamais. (Crédit photo : mustapha_ennaimi, Wikimedia Commons)

1. Miser le titre mondial sur un seul joueur

En misant toutes les cartes du Brésil dans cette Coupe du monde sur le seul Neymar, Felipe Scolari oublie deux choses essentielles : que le football est un sport collectif et que l’héritier de Pelé, le « prince » de Vila Belmiro n’a pas encore 23 ans.

Lorsque Pelé surgissait à la face du monde, certes à 17 ans, il pouvait compter sur l’imposante présence de Didi et Zagalo, entre autres. Pareil pour Ronaldo qui en 1994 a vu un grand Romário porter la seleção à son quatrième sacre mondial.

2. Aller à la Coupe du monde sans attaquant

Tous les grands attaquants du monde – à l’exception peut-être de Wayne Rooney – ont marqué lors de leur premier match, sauf Ronaldo. Si je ne cite pas Fred, c’est simplement parce que l’attaquant de Fluminense n’a pas le niveau pour porter le « 9 » qui a déjà appartenu à Careca, Ronaldo et autre Romário.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dilma_Rousseff_Confederations_Cup_2013_(5).jpg
Felipe Scolari, Dilma Rousseff et la seleção  (Crédit photo: Fabio Rodrigues Pozzebom/ABr /CC/ Wikimedia Commons)

Depuis le début du Mondial, le Brésil joue à dix. Ne pensez surtout pas que Jô soit meilleur que le buteur carioca du Fluminense. Au pays des aveugles (qui l’eut cru?) Fred est effectivement roi.

3. Une mauvaise communication

On raconte partout que Didier Deschamps est un monstre de la communication depuis le début de sa carrière. Celui-ci n’est pas un adepte de la langue de bois, mais ne comptez par sur lui pour aller au-delà d’une « programmation communicationnelle millimétriquement calibrée ». Didier Deschamps est à mi-chemin entre Felipe Scolari (trop franc et arrogant) et Mano Meneses (trop linéaire dans sa rhétorique et maître incontestable de la langue de bois).

Felipe Scolari a également surpris en affirmant que Hulk n’a pas joué pour des raisons psychologiques: 

« Le problème de Hulk n’est pas physique, il est mental. Les examens montrent qu’il va bien. Il jouera quand il aura compris que la douleur qu’il ressent est quelque chose de normal pour un joueur de football.« 

Didier Deschamps n’exposerait jamais l’un de ses meilleurs éléments à la critique populaire et médiatique. La conférence de presse de Scolari après le match nul contre le Mexique a été un sacré moment de tension avec la presse. Vivement la suite!

4. S’entêter à aligner un mauvais joueur

Lorsqu’il était confronté au « problème Benzema » avec ses 1222 minutes sans marquer  (la précision est de taille, donc attention aux chiffres), Deschamps, qui a toujours été un homme de décision n’a pas hésité à mettre le prodige madrilène sur le banc.

Contrairement à son homologue français, Felipe Scolari s’entête à faire jouer Paulinho d’entrée alors que ce dernier sort d’une première saison médiocre à Tottenham. Ne voulant pas montrer qu’il cède à la pression des médias, il protège son milieu de terrain et frustre d’ excellents joueurs tels que Fernandinho et Hernanes.

5. Oublier les meilleurs Brésiliens évoluant en Europe (Miranda et Coutinho)

Peut-être la pire erreur de Felipe Scolari. Comment se fait-il que l’un  des meilleurs éléments de la brillante saison de Liverpool ne soit pas présent dans la liste finale de Scolari surtout lorsqu’on sait qu’en l’absence de Ganso, le Brésil n’a pas de véritable maître à jouer? Sterling, Luis Suarez ou Sturridge… ils sont tous là, les stars de Liverpool saut le pequeno príncipe, petit prince de Vasco da Gama.

L’autre grand absent est peut-être Felipe Luis, meilleur latéral gauche d’Espagne cette saison devant Marcelo dont les début en Coupe du monde sont catastrophiques. Et que dire de Miranda, probablement le meilleur défenseur en Europe cette année?

Au contraire de Scolari, Didier Deschamps n’a pas hésité à prendre plusieurs jeunes dans le groupe bleu qui a débarqué au Brésil.

Et vous, avez-vous trouvé d’autres erreurs du coach brésilien? Dites-le dans les commentaires…

 Serge KATEMBERA, Mondoblogueur au Brésil


Belgique-Algérie : le match sur Twitter

Cette Coupe du monde au Brésil est déjà la plus tweettée de l’histoire? Normal, Twitter n’a pas 20 ans, diront les mauvais esprits… Il est donc naturel de porter un nouveau regard sur les matchs, ou plutôt, les autres matchs, ceux qui se passent sur… Twitter ! La rencontre entre les Fennecs et les Diables rouges a été bien commentée par le site de micro-blogging. Et le best-of, c’est par ici. (Crédit photo : Krimo Mekfou)

Belgique -Algérie, c’était aussi le match des… chameaux.  Et à ce jeu-là, c’est [aussi] la Belgique qui l’emporte

 

Il faut dire qu’il y avait un renfort de taille côté belge….

 

Même si au début il a bien souffert

 

José Mourinho fait école. Les Algériens ont adopté la tactique dite « du bus » pour bloquer les Belges…

 

…mais comme toujours, le verrou a sauté

 

Je vous le dit souvent – comme vous pouvez le lire ici et  – la politique et le football vont de soi. la preuve, ce match d’anthologie a inspiré nos amis du Vénézuela qui critiquent la mauvaise gestion de Nicolas Maduro, chiffres à l’appui :

 

Après la purge d’hier entre le le Nigéria et l’Iran, ESPN-Brasil a pris les devants en alignant aux commentaires de ce match un journaliste plutôt comique. Si on s’est un peu ennuyé – au début – sur le jeu, les commentaires étaient plutôt… jouissifs.

Traduction: « Van Buyten demande une montre parce qu’il n’a visiblement pas le bon timming sur ses anticipations… « 

 

Mais les Brésiliens avaient visiblement la tête ailleurs. Plus précisément à Fortaleza où on voyait notamment des méxicains inventifs côté camouflage

 

Souhaitons que la troupe de Chávez [le comédien] leur porte chance tout de même

 

Serge KATEMBERA, Mondoblogueur au Brésil


Sandro Meira Ricci, l’arbitre qui fait peur à la France

L’histoire d’amour façon « Je t’aime, moi non plus » entre le Brésil et la France est loin d’être terminée. Avant une éventuelle rencontre entre « mes » bleus et la seleção, les hommes de Didier Deschamps auront un premier brésilien sur leur route, dès dimanche face au Honduras, en la personne de l’arbitre Sandro Meira Ricci. (Crédit photo : capture d’écran YouTube) Ce dimanche 15 juin, c’est un jeune mineiro de 40 ans qui sera chargé de contrôler les débats entre l’Equipe de France et la selection du Honduras, à savoir l’arbitre brésilien Sandro Meira Ricci.

Un arbitre, trois traumatismes

Quand on sait les rapports pour le moins « étranges » qui règnent entre les Brésiliens et le football français, il y a motif de préoccupation. Considérant son âge, Sandro Meira Ricci – dont je ne remets pas en cause le professionalisme- a vécu trois des plus grands traumatismes de l’histoire du football brésilien.

Il avait 12 ans en 1986 lorsque Platini, patron du « carré magique« , élimina le Brésil au terme du plus beau match de l’histoire de la Coupe du monde, il en avait 24 en 1998 pour la défaite de son pays face aux Bleus au Stade de France et enfin 34 ans lorsque Zidane et Thierry Henry sortirent le Brésil du Mondial allemand.

De plus, sachant les débuts poussifs des arbitres dans cette Coupe du monde au Brésil, on peut se demander si Sandro Meira Ricci aura le mental d’acier nécessaire pour une telle rencontre.

Sa jeune carrière en trois vidéos

Pas de mauvais esprit. Mais, la prudence est récommandée aux hommes de Didier Deschamps, surtout que le Brésil n’est pas non plus le paradis de l’arbitrage : pour un pays organisateur de la compétition, n’être représenté que par un seul arbitre est pour le moins… inhabituel.

Pour ceux qui veulent se faire une idée du profil de Sandro Meira Ricci, crédité FIFA depuis 2010, j’ai sélectionné trois vidéos plus ou moins polémiques illustrant sa jeune carrière:

1. Lors d’un match de la Copa Libertadores, Meira Ricci ignore un penalty clair en faveur des Urugayens du Peñarol alors opposés à l’Emelec de l’Equateur.

https://www.youtube.com/watch?v=jcdG3DyRmtY

2. Loic Rémy s’attend à une opposition plutot physique ce dimanche, alors il serait peut-être utile aux Bleus de savoir que Meira Ricci est du genre à « laisser courir » le jeu comme on dit ici. Souvent loin de l’action, l’arbitre brésilien n’a pas « le carton facile« … alors, prudence.

3. Pour finir, la colère du coach Cuca qu’on a vu notamment avec l’actuel équipe de Ronaldinho, Atlético Mineiro en Coupe du monde des clubs au Maroc. A l’époque, l’entraîneur de Cruzeiro se plaignait de l’arbitrage catastrophique de Sandro Meira Ricci qui accorda un penalty pourtant inexistant en faveur du Corinthians de Ronaldo fenômeno.

Et pour la liste complète de tous les arbitres de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, c’est par ici.

Serge KATEMBERA, Mondoblogueur au Brésil


Brésil : Pourquoi le sud du pays siffle-t-il la Seleçao ?

Plus que quelques heures avant le coup d’envoi du Mondial 2014 au Brésil. La #CopadasCopas promise par la présidence Dilma Rousseff va commencer, mais un autre problème est loin d’être réglé. Comment faire pour que les supporters ne sifflent pas la Seleção qui jouera ce jeudi à São Paulo ? Le phénomène peut étonner mais à bien y penser, on peut y trouver des éléments de réponse. En quatre clichés, je vais vous expliquer pourquoi les sudistes sifflent leur équipe nationale. (Crédit photo : Tânia Rêgo/ABr, Wikimedia Commons)

1. Les Sudistes sont plus intelligents

Tout le monde le sait : les gens dusud et du sudeste brésilien sont plus intelligents que ceux du nord et du nordeste. Ils mangent mieux, parlent mieux portugais, sont plus éduqués, sont plus blancs que nous autres du nordeste, leurs cheveux sont plus lisses…

On dit aussi qu’ils comprennent mieux les enjeux sociétaux et politiques du Brésil contemporain. Avec eux, on ne l’a fait pas. Le football, opium du peuple ? Nada ! Ils ont tout compris nos amis de São Paulo, de Rio, de Porto Alegre ou de Paraná.

La Confederação Brasileira de Futebol (CBF) qui a également tout compris organise les matchs amicaux loin des grandes capitales développées où le peuple est plus intelligent. Sauf que pour l’ouverture de la Coupe du monde, aïe, aïe… Impossible de ne pas jouer à São Paulo.

Ceux qui ont vu le match amical entre Brésil et la Serbie ont forcément entendu les sifflets contre Felipe Scolari et sa bande. Rendez-vous jeudi pour le match d’ouverture face à la Croatie

2. Dunga ne comprend rien à la mode

https://noticias.bol.uol.com.br/esporte/2012/10/01/filha-de-dunga-diz-que-criticas-as-camisas-do-pai-a-fizeram-repensar-a-carreira.jhtm
Au Brésil, Dunga est réputé pour sa garde-robe éclectique, comme ici, avec une chemise dessinée par sa fille, la styliste Gabriela Verri.

Il y a quelques années, c’est le gaúcho* Dunga, mythique capitaine de la Seleção qui était l’entraîneur de l’équipe première. S’il était sifflé à chaque match du Brésil – dans son cas, sans aucune distinction régionale – on raconte que c’était à cause de son mauvais goût vestimentaire. Dunga n’hésitaitainsi pas à porter une chemise rose, tee-shirt vert en dessous, des chaussettes vertes et un pantalon, accrochez-vous… gris. Un style éclectique, suggéré par sa styliste personnel de « papa Dunga« , à savoir… sa fille.

Mais son style vestimentaire n’est pas la seule explication de l’impopularité de Dunga, resté connu dans son pays pour les fameux chants entonnés depuis les tribunes: « Adeus Dunga, adeus Dunga… « . **

3. Les Brésiliens préfèrent leurs clubs

Lors du match entre le Brésil et la Serbie, un vieux démon est venu hanter la Seleção : le chauvinisme brésilien.

Eh oui, ils ont leurs défauts nos amis brésiliens. L’un des plus graves est certainement le chauvinisme. Le carioca n’aime pas le paulista, le gaúcho déteste le carioca et le mineiro, le pernambucano a horreur du baiano… et tout le monde déteste le paraibano !

Donc, si la Seleção joue à São Paulo, au stade de Morumbi et que le carioca Fred marque un but comme ce fut le cas la semaine dernière, il sera sifflé par les supporters paulistas qui auraient sans doute préféré voir Luis Fabiano en attaque.

C’est pourquoi, en temps normal, l’équipe du Brésil joue loin des villes ayant des grands clubs de football. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi la seleção jouera à Fortaleza et Brasília ?

4. Avec Mano Meneses, tout va toujours très bien

Ah, Mano. Décidément le Brésil vient de loin. Avec l’ancien entraineur de Corinthians tout allait bien. Enfin, pour lui. Vous savez, le genre de personne qui a toujours la même expression du visage, une façon de parler tellement linéaire que les conférénces de presse de Mano Meneses sont un véritable parcours du combattant pour les journalistes qui n’ont qu’un seul but : rester éveillé jusqu’à la fin.

L’ancien entraîneur de le Seleção est un expert en communication. Enfin, selon lui. Tout est calculé dans son discours au point où pendant les matchs du Brésil, les public criait invariablement, « burro ! burro! burro! «  (idiot, idiot, idiot).

Ci-dessous, une petite parodie représentant l’idiot Mano à l’école répondant aux questions du professeurs Raymundo. Quand on lui demande qui est le meilleur joueur de tous les temps, il répond: « le meilleur joueur de tous les temps est celui qui précède immédiatement le deuxième meilleur joueur de tous les temps ». Mano Meneses, ou quand trop de communication tue la communication…

Serge KATEMBERA, Mondoblogueur congolais qui vit au Brésil

* Ressortissant de l’Etat du Rio Grande du Sul (Capitale, Porto Alegre)

** Adieu Dunga


« Ce onze là aurait pu être champion… »

Du jazz pour commencer une émission de football. Il faut le faire. Mais sur ESPN-Brasil, rien ne m’étonne. Ma chaîne de sport préférée a diffusé ce samedi soir 07 / 06 une émission spéciale sur les joueurs absents de cette Coupe du monde au Brésil.

Quand j’ai allumé ma télévision, c’est cette musique que j’ai entendu. L’émission culte de ESPN-Brasil, Linha de Passe (ligne de passe) a passé en revue les difficultés des cracks des différents favoris du Mondial à arriver « vivants » au Brésil.

La #CopadasCopas sera-t-elle finalement « la Coupe des blessés » – a copa dos lesionados -, s’amuse-t-on déjà du côté de Rio et de São Paulo.

Cette saison aura été particulièrement assassine pour les cracks, et pour preuve, une autre émission culte de ESPN-Brasil propose le « onze type » des absents qui, soyons sincères, remporteraient facilement une Coupe d’Europe. Et selon Paulo Caçade, journaliste phare de ESPN, ce « onze » arriverait bien en demi-finale d’une Coupe du monde…

Imaginez un instant une attaque formée par le trio Ribéry, Falcão et Marco Reus… ah oui, ça déménage. Derrière eux, trois génies pour distribuer des caviars: le jeune hispano-brésilien Thiago Alcântara (fils du champion du monde en 1994 Manzinho), l’italien Montolivo et le monstre turco-allemand Gundogan.

ESPN-Brasil abuse vraiment de la bonne humeur. Quel pays qualifié pour la Copa cette année peut se vanter de présenter un tel vivier de talents, surtout que derrière, il y a aussi Víctor Valdés, Kevin Strootman, Van Der Weil, Badstuber et j’en passe.

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Quel joueur va le plus manquer à son équipe ?

Sur son site internet, ESPN-Brasil lance un sondage pour savoir quel pays perd le plus de chances de succès en raison d’une blessure: 25 % pensent que L’Italie est le pays le plus affecté, 13 % opte pour l’Allemagne avec ses trois principaux blessés que sont Reus, Gundogan et Mario Gomez, alors que la France qui n’aura pas son « enfant terrible » , le Kaiser Franck inquiète 25 % du public sondé.

Alors que le hashtag #NãoVaiTerCopa (il n’y aura pas de Coupe de monde) fait rage sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook, les journalistes de ESPN-Brasil se demandent si avec autant de blessés ce Mondial aura finalement lieu. Les manisfestants ont-ils un allié puissant et surnaturel opérant en leur faveur?

 

« Nous allons envahir le Maracanã, il n’y aura pas de Coupe du Monde »

Au total 57 joueurs manqueront la Copa das Copas en raison d’une blessure. Du jamais vu ! ESPN-Brasil met en garde: « la sorcière est déchaînée, attention ! ».

Pour Tirone, journaliste spécialiste du football européen, la France souffrira plus que les autres pays de l’absence de sa star, car en effet « 73 % des buts de l’Equipe de France viennent d’une action directe du Kaiser Franck », rappelle-t-il.

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BONUS : Un autre joueur se sentirait il mal à l’approche du Mondial ? Lors du match amical opposant l’Argentine à la Slovénie, Lionel Messi s’est encore illustré en vomissant sur la pelouse avant d’aller marquer… sa spécialiste, selon les drôles de journalistes de ESPN-Brasil.