Pierre Dujol

FRANCE : Valbuena, la clé des Bleus

Joueur le plus utilisé sous l’ère Deschamps, Mathieu Valbuena s’impose aujourd’hui comme le leader technique des Bleus au milieu de terrain. Face à la Suisse ce soir, le Marseillais sera un des joueurs clés de la rencontre. Explications. / Valbuena sous le maillot de l’Olympique de Marseille, photo Wikimedia Clément Bucco-Lechat

En voyant les prestations de Mathieu Valbuena en équipe de France, les joueurs marseillais doivent sûrement sentir une pointe de frustration. Auteur d’une saison moyenne à l’OM où il aura régulièrement subit les critiques sur son manque d’influence, le milieu de terrain marseillais semble métamorphosé avec les Bleus. Et ce ne sont pas ses coéquipiers qui s’en plaindront.

International depuis 2010, sur le banc des remplaçants lors de l’Euro 2012, Mathieu Valbuena dispute son premier Mondial dans la peau d’un titulaire sous le maillot tricolore. Auteur de 12 passes décisives sous l’ère Deschamps, le meneur de jeu est un élément devenu indispensable dans le dispositif tactique des Bleus. Contre la Suisse, il pourrait encore être le joueur clé par qui la différence peut venir. Je vous donne quatre bonne raisons de me croire.

1m67, une faiblesse ? loin de là.

Quel est le point commun entre l’Ivoirien Boka, le Brésilien Bernard, l’Italien Verratti, le Belge Mertens et le Français Mathieu Valbuena. ? Vous avez devinez, la taille. Ces joueurs sont les plus petits de la Coupe du monde. A force de travail et d’un mental au dessus de la moyenne, le meneur de jeu tricolore a su faire de sa petite taille un atout pour s’imposer au plus haut niveau. Son centre de gravité bas lui permet régulièrement d’effectuer des changements de direction rapides et de faire la différence grâce à des crochets souvent courts mais efficaces. Vous avez dit petit ?

Valbuena a su épurer son jeu

Depuis deux ans, le Marseillais a su épurer son jeu. L’évolution de son registre technique vers plus de simplicité, moins vers la recherche automatique du dribble, fait de lui un joueur beaucoup plus décisif aujourd’hui.  Sous l’ère Deschamps, il est pour l’instant le joueur qui à réussi le plus grand nombre de passes décisives (12) devant Ribéry (10) et Benzema (3). D’ailleurs ce dernier l’admet :

« Depuis quelques années, je distribue mieux le jeu, je perds moins de ballons. Je suis moins gourmand mais plus efficace »,

L‘Equipe du 18 juin dernier.

Un joueur polyvalent

Le natif de Bruges n’est plus le joueur d’une seule zone. Capable de jouer en meneur, dans une position en soutien des attaquants, Valbuena occupe également à la perfection les couloirs grâce à ses qualités technico-tactiques. L’international français est capable de s’adapter en fonction du déplacement de ses coéquipiers. Même à droite dans un 4-3-3, il peut ainsi rentrer dans l’axe en cours de jeu et faire la différence grâce à sa qualité de passes. Son jeu court est également très efficace. Les statistiques parlent en sa faveur. Valbuena a réussi 937 passes sous l’ère Deschamps. C’est mieux que Matuidi (784) et Sakho (754).

Sa complicité avec les attaquants

Valbuena a réussi 9 passes décisives depuis le début de la saison en équipe de France. La relation technique qu’il entretient avec les attaquants est une des clés de la réussite française actuelle. Le meneur de jeu des Bleus est capable de s’adapter aux différents profils présents en fonction des choix du sélectionneur (Giroud, Griezmann ou Benzema). C’est « Le » dépositaire du jeu français. A l’origine du troisième but face au Honduras (3-0) dimanche dernier, Valbuena est également un remarquable tireur de coups francs. Sa qualité de frappe aux 20 mètres fait peser un danger permanent sur le but adverse et constitue un atout supplémentaire.


Dans une Coupe du monde qui confirme que les attaques rapides et les coups de pieds arrêtés sont deux sources de buts indiscutables, Valbuena devrait encore se sentir dans son jardin face à la Suisse.

 

Pierre Dujol, Observateur de France 24 à Lyon

 


France : les Bleus en ballotage favorable face aux Sud-Américains

Favoris face au Honduras pour leur entrée en lice dans ce mondial 2014 dimanche soir (21h), les Bleus ont également la faveur des pronostics contre les équipes sud-américaines. Tous les voyants sont aux verts pour la bande à DD. Mais le début de la compétition incite à la prudence. (Crédit photo : Warren Rohner, Wikimedia Commons)

Selon un sondage réalisé par le quotidien sportif L’Equipe jeudi 12 juin auprès de 30 joueurs français ayant déjà disputé au moins une Coupe du monde sous le maillot bleu, 90  % d’entre eux estiment les tricolores capables d’accéder aux quarts de finale.

Cela faisait bien longtemps que l’équipe de France n’avait pas fait l’unanimité autour d’elle ! De la part des consultants, journalistes, anciens footballeurs ou supporters, l’horizon semble clairement dégagé pour la bande à DD avant ses grands débuts dans le Mondial brésilien dimanche face au Honduras (21h) à Porto Alegre.

Deschamps, le vrai leader

Les Tricolores surfent sur une vague positive depuis leur barrage retour face à la l’Ukraine au Stade de France le 19 novembre dernier (3-0). Didier Deschamps semble avoir trouvé la bonne alchimie entre les individualités d’un côté, le collectif de l’autre, tout en écartant les états d’âmes personnels. En témoigne la non sélection de Samir Nasri, auteur pourtant d’une excellente saison avec Manchester City mais dont les sautes d’humeur auraient pu mettre en péril le collectif et la vie du groupe.

Les souvenirs nous rappellent que Didier a eu largement raison. Merci DD ! L’état d’esprit, autre notion dont il a également fait sa priorité, est aujourd’hui l’élément moteur de cette dynamique positive. On a pu le constater lors d’une préparation réussie avec des succès probants face à la Norvège (4-0) et la Jamaïque (8-0).

Optimisme mais prudence

Bref, les feux sont aux verts. Mais il serait prématuré d’envoyer cette jeune équipe sans grande expérience collective aux portes des quarts ou des demi-finales avant d’avoir franchi l’obstacle du premier tour. Avant d’éventuels huitièmes de finale, la France devra franchir la marche du Honduras, la Suisse et de l’Équateur. Trois matchs durant lesquels les coéquipiers de « Benzegoal » peuvent s’attendre à souffrir. D’ailleurs, parlons en un peu des ces équipes sud-américaines.

France-Honduras sera une première dans l’histoire du football. Si la dernière victoire des Bleus contre une équipe d’Amérique du Sud en Coupe du monde remonte à juin 2006 face au Brésil (1-0, but de Thierry Henry), les statistiques penchent tout de même en leur faveur. Mais pas de quoi de flamber nan plus.

43 % de victoires en 58 rencontres

Parmi les victoires les plus marquantes, il faut remonter un peu le temps. Évidement, on pense à ce quart de finale mythique à Gadalajara lors du Mondial 1986 au Mexique face au Brésil et ce but libérateur de Luis Fernandez.

Douze années plus tard, la victoire face au Paraguay obtenue dans les prolongations grâce à un but du « Président » – alias Laurent Blanc – en huitième de finale du Mondial 98 est encore présente dans toutes les mémoires. Sans oublier la consécration face au Brésil du grand Ronaldo, le vrai, le 12 juillet 1998 et un doublé de notre Zizou national. Rien que d’y penser, j’en ai encore des frissons. On attendra un peu avant de rêver d’une deuxième étoile.

Revenons à la réalité. Sur les 58 confrontations entre l’équipe de France et les Sud-Américains, les Bleus ont un bilan plutôt positif avec 25 victoires, 15 nuls et 18 défaites.  Les Auriverdes restent la nation que les Tricolores ont le plus souvent joué (15 fois) avec l’Argentine (11 fois), mais également les pays contre lesquels elle a le plus souvent perdu (12 défaites). Face à des sélections de seconde zones – Costa Rica, Equateur, Mexique, Paraguay, Chili, Uruguay, Colombie, Jamaïque et Pérou – les Français possèdent un avantage indéniable avec seulement 4 défaites en 32 rencontres.

Le Honduras, qui se met à rêver d’une première victoire en Coupe du monde tentera surement d’inverser cette tendance. Mais, tant au niveau des statistiques que de son niveau de jeu affichée, la France reste le grand favori. Messieurs, vous avez les cartes en main. A vous de jouer. Faites nous vibrer.

Pierre DUJOL, Observateur de France 24 à Lyon


France : Chers Bleus, attention, vous avez quatre adversaires !

Si les Bleus ont parfaitement négocié leur préparation au Mondial avec notamment deux victoires  probantes face à la Norvège (4-0) et  la Jamaïque (8-0), ils devront se méfier du Honduras, la Suisse et surtout l’Équateur, des adversaires d’un tout autre calibre. Sans oublier un dernier adversaire mystère que tout le monde semble avoir oublié.

Quelle importance accorder aux résultats des Bleus après une préparation réussie, dont l’aboutissement aura donné lieu à un festival offensif face à la Jamaïque (8-0), alors que se profile à l’horizon son premier match face à l’Honduras le 15 juin prochain ?

Ne faisons pas la fine bouche. Toute victoire est bonne à prendre pour la confiance, mais également bonne à relativiser avant le début du Mondial brésilien, événement planétaire qui verra la France affronter successivement le Honduras, la Suisse et l’Equateur. Des adversaires aux profils différents qui joueront certainement sans complexes. Alors méfiance. Messieurs, ne tombez pas dans le piège de la facilité.

National_Standard_of_Ecuador.svgL’Équateur, outsider numéro 1

La sélection équatorienne, qui affrontera la France le 25 juin prochain à Rio de Janeiro, est une équipe à prendre très au sérieuse dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale.  En atteste son match nul face à l’Angleterre lors de son dernier match de préparation (2-2).

https://www.youtube.com/watch?v=XcUjeSFDX2E

Quatrième de la zone sud-américaine, derrière l’Argentine, la Colombie et le Chili, irrésistible à domicile (7 victoires et 1 nul), la sélection menée par Reinaldo Rueda a en revanche eu plus de mal hors de ses bases avec une seule victoire au compteur. Avec un style de jeu porté vers l’avant, les Équatoriens (23e au classement FIFA) disposent de joueurs de qualités évoluant dans les grands championnats européens (Angleterre, Allemagne, Pays-Bas).

Au total, six joueurs ont déjà participé à une Coupe du monde dont l’emblématique, Edison Mendez (110 sélections).  Le capitaine de la « Tricolore » espère bien s’ouvrir les portes des huitièmes de finale. L’équipe en a le potentiel.

Les joueur clés

Antonio Valencia, le joueur de Manchester United, sera bien évidement l’homme à surveiller côté équatorien. L’Idole du pays (71 sélections, 8 buts) est un élément indiscutable au milieu de terrain. Sa vitesse d’exécution, sa technique et son sens du but pourraient faire très mal à la défense tricolore.  Sans oublier la puissance de l’attaquant Felipe Caicedo, joueur évoluant aux Emirats-Arabes-Unis (1m85, 78 kilos) et auteur de  15 buts en 49 sélections.

drapeau-suisse-carre.previewLa Suisse, fidèle au rendez-vous

Dix matchs, sept victoires, trois nuls pour aucune défaite, la Nati s’est facilement qualifiée pour le Mondial brésilien face à des adversaires de second plan. C’est avec un statut d’outsider qu’avance l’équipe entrainée par Ottmar Hitzfled, pourtant 6e au classement FIFA.  Lors de leur préparation, les Helvètes ont fait le boulot et engrangé la confiance nécessaire en s’imposant face à  la Jamaïque (1-0) et le Pérou (2-0), à l’issue de rencontres parfois poussives. Deuxième adversaire des Bleus le 20 juin prochain à Salvador, les Suisses devront d’abord passer l’obstacle de l’Équateur pour espérer mieux qu’une élimination au premier au tour comme en 2010.

Les joueurs clés

Peu utilisé au Bayern cette saison, Xherdan Shaqiri (33 sélections, 9 buts) est la star de l’équipe suisse. Milieu offensif polyvalent (même s’il excelle plutôt sur le côté droit), le joueur originaire du Monténégro s’est révélé sous les couleurs du FC Bâle avant de de devenir international en 2010 à seulement 18 ans.  Ses dribbles et sa frappe de balle constituent ses principaux points forts. Autre joueur à surveiller de près, le milieu napolitain Gökhan Inler. A Naples, sa polyvalence (en sentinelle devant la défense ou milieu offensif), sa vision de jeu et sa qualité de passe sont très appréciés.  Lichtsteiner (Juventus, 63 sélections) et Barnetta (Eintracht Francfort, 74  sélections) sont également des atouts importants pour la Nati.

drapeau-hondurasLe Honduras, l’invité surprise ? Pas sûr…

Face à une équipe qui a su imposer un énorme défi physique lors de son match de préparation face  l’Angleterre (0-0), les Bleus ne doivent pas s’attendre à une partie de plaisir dans une semaine à Porto Alegre.  Troisième derrière les États-Unis et le Costa Rica, les joueurs de Luis Fernando Suarez se sont payés le luxe de terminer devant le Mexique, qualifié par les barrages.

Pour rappel, il ne s’agit que de la troisième participation du Honduras à un Mondial après 1982 et 2010.  Défaits face à Israël (4-2) puis face à la Turquie (2-0) en matchs de préparation, les sud-américains devraient se présenter face à la France dans la même configuration que le Paraguay. Un bloc défensif très bas et des contres éclairs. L’objectif des « Los Catrachos » : une première victoire en Coupe du monde pour ce petit pays d’environ 8 millions d’habitants.  Contre la France, ça ferait tout de même un peu tâche…

Les joueurs clés

Noel Valladares, le gardien du CD Olimpia a déjà pris part aux JO de 2000, à la Copa America 2001 et aux éditions 1998 et 2011 de la Gold Cup. Avec 120 sélections, cet indiscutable titulaire, autrefois attaquant, n’est dépassé que par Amado Guevara.  Maynor Figueroa (Hull City, 103 sélections) et Wilson Palacios (Stock City, 93 sélections), autres éléments essentiels du dispositif (4-4-2) mis en place par le sélectionneur. Les Honduriens promettent un combat physique aux joueurs de Didier Deschamps. A l’image de Paul Pogba, Blaise Matuidi et Laurent Koscielny, le jeunesse tricolore devra garder ses nerfs… Sous peine de sanctions immédiates.

canstock1607575Adversaire surprise …. le climat !

Le pays hôte s’étend sur plus de 8 500 000 km2, compte 200 millions d’habitants et 4 fuseaux horaires. Au delà du décalage horaire, le Brésil se trouve sous l’influence d’un climat plus ou moins chaud et humide en fonction des régions dans lesquelles les équipes se trouveront.

Ainsi, un climat tropical est présent sur la quasi-totalité du territoire, avec des zones ayant un climat équatorial, subtropical ou encore semi-aride. Les disparités au niveau des températures pourront être importantes entre le Nord et le Sud. L’Équateur, habitué à jouer sur les hauteurs de Quito à plus de 2 500 mètres d’altitude, ne devrait pas trop souffrir du changement de climat, tout comme le Honduras, un pays au climat tropical chaud et humide sur les côtes, et plus sec à l’intérieur.

L’équipe de France, qui jouera son premier match à Porto Alegre, au sud-est du Brésil, devrait toutefois apprécier la douceur de l’hiver austral (20° prévue le 15 juin) avant de rejoindre Salvador et Rio de Janeiro, villes côtières où les températures sont proches de 30 degrés avec des taux d’humidité avoisinant les 100%.  Les organismes risquent de souffrir énormément. Arrivés hier dans leur camps de base de Ribeiréão Preto, au nord de Sao Paolo, les Bleus ont désormais cinq jour pour s’adapter.

Pierre Dujol, Observateur de France 24 à Lyon


A J-8 du Mondial, les supporters algériens sont déjà prêts

VIDEO | Pour son dernier match de préparation au Mondial 2014, l’Algérie affrontait mercredi la modeste équipe de Roumanie (2-1) dans un stade de Genève en fusion. Venus des quatre coins de l’hexagone, 15.000 supporters des Fennecs ont participé à la fête. Malgré quelques débordements, je reste ébahi par cette ferveur populaire. Récit.

Mercredi 4 juin 2014, stade de la Praille. Il est 18h30. Une marée humaine blanche et verte envahit les abords du Stade de Genève. Les drapeaux de l’Algérie qui flottent dans l’air  se comptent déjà par milliers. Sur des airs de « One, two, three, viva l’Algérie !« , les supporters s’en donnent à cœur joie sous une pluie abondante. Qu’importe ! L’ambiance est à la fête.

Des femmes arborant foulards, maquillées aux couleurs de leur pays me renvoient furtivement à l’événement planétaire qui se prépare. Oui, un parfum de Coupe du monde flotte dans l’air genevois ce soir. J-8  avant le début de la compétition.

« L’ Algérie, un pays, une âme« 

Pour se rendre compte de la ferveur qui accompagne l’équipe d’Algérie avant le départ prévu samedi pour le Brésil, il suffit de jeter un coup d’œil sur les plaques d’immatriculations des voitures présentes : Île-de-France, Région PACA, Midi-Pyrénées, Alsace, Aquitaine, Bretagne et j’en passe… Des milliers de fans ont fait le déplacement des quatre coins de l’hexagone, dont Youssef, Strasbourgeois de 35 ans :

« On ne pouvait pas louper ce match. On est prêt à parcourir toute la France pour les supporter, explique cet éducateur sportif. On a envie de leur transmettre de la force et de leur montrer que tout un peuple est derrière eux« .

Déjà présents lors du premier match amical face à l’Arménie (3-1) à Sion la semaine passée, Mohammed et ses deux enfants sont carrément venue d’Alger par avion :

« J’ai profité de mes congés pour venir en Suisse supporter mon pays, explique-t-il. Le budget est conséquent mais la Coupe du monde, c’est une fois tous les quatre ans, je peux me le permettre et les enfant sont heureux« 

Environ 15 000 supporters algériens étaient présents à Genève pour soutenir leur nation.
Environ 15 000 supporters algériens étaient présents à Genève pour soutenir leur nation (Crédit photo : Pierre Dujol)

Bentaleb marque, les supporters exultent

Avant le coup d’envoi, un DJ chauffe à bloc les 15.355 spectateurs en passant de la musique traditionnelle, du raï, alors que quelques sifflets malheureux accompagnent ensuite l’hymne national de la Roumanie, soutenue par une dizaine de supporters… Ces derniers se sentaient bien seuls, submergés par le public algérien qui reprenait à son tour l’hymne national  en cœur.  Je ne comprenais  rien aux paroles, certes. Mais la chair de poule fût bien présente.

Dans cette rencontre d’une faible intensité (sauf dans les tribunes), il faut attendre une bévue du gardien roumain et la 22e minute pour voir les Fennecs ouvrir le score par l’intermédiaire du jeune Bentaleb, joueur des Spurs de Tottenham. Explosion dans le stade ! Les supporters chavirent, quelques gamins aussi bêtes que ridicules se jettent sur la pelouse pensant faire les malins mais sont vite ceinturés par les stadiers.

Malgré l’annonce du speaker qui tente de calmer les esprits surchauffés, le jeu est interrompu par l’arbitre à la 42e, suite à des jets de bouteilles sur la pelouse. Le jeu reprendra 20 minutes plus tard.  Auparavant, l’égalisation des Roumains (28e) avait légèrement douché le public avant le deuxième but inscrit par Soudani (67e) suite à une action collective de haute volée.

Fumigènes, cris de joie, le stade de la Praille s’embrase à nouveau. L’ambiance est aussi électrique que dans un derby madrilène. Les Algériens sont aux anges. « Qu’elle sent bon cette Coupe du monde pour les Fennecs », s’extasie l’un d’entre eux.

Les Fennecs en huitième du Mondial ? C’est possible.

22h30, coup de sifflet final. Les supporters envahissent la pelouse pour tenter d’obtenir un maillot de leurs idoles. Les plus raisonnables se contentent de quitter le stade dans la bonne humeur.


Et maintenant ? Direction Brésil pour la sélection algérienne, avec un objectif : sortir d’un groupe H abordable composé de la Corée du Sud, la Belgique et la Russie. Je vous rassure, tout le monde y croit, à l’image d’Amine :

« On a des meilleurs joueurs qu’en 2010, une jeunesse rayonnante, et les qualités pour sortir du groupe. A 90 %, on sera au rendez-vous pour les huitièmes« .

Je ne sais pas vous, mais j’ai également envie d’y croire.

Pierre Dujol, Observateurs de France 24 à Lyon


France : pourquoi les Bleus peuvent se passer de Ribéry

La "routourne" va-t-elle tourner pour Ribéry ? (Crédit photo : Илья Хохлов, Wikimedia Commons)
La « routourne » va-t-elle tourner pour Ribéry ? (Crédit photo : Илья Хохлов, Wikimedia Commons)

Il est retenu dans les 23, mais l’incertitude qui plane autour de l’état de santé de Franck Ribéry commence à peser sur la préparation des Bleus. A deux semaines du premier match face au Honduras, la France doit-elle se passer des services du  Munichois ? A priori oui.

C’est une mauvaise habitude dont l’équipe de France se passerait bien. Après Zidane en 2002 (élongation), Cissé en 2006 (fracture tibia péroné ), Vieira en 2008 (touché à la cuisse) et Mandanda (fissure aux cervicales), les exemples n’invitent pas à l’optimisme.

Manque de bol (ou pas), Franck Ribéry, élu meilleur joueur européen par l’UEFA lors de l’année 2013, pourrait débuter la Coupe du Monde sur le banc à cause d’une lombalgie présente depuis sept semaines. La poisse !

« La routourne à tourné »

Certes, l’international français (80 sélections) jouit d’une forte côte de popularité au Bayern et son influence dans le jeu tricolore n’est plus à démontrer ces deux dernières années. Mais comme le dis si bien cet adepte de la langue française, « la routourne à tourné«  et l’attaquant du Bayern Munich (31 ans) a semblé loin de ses standards habituels lors de la deuxième partie de saison.

En mai, il n’aura disputé que 78 minutes de temps de jeu quand son dernier match entier remonte au 26 avril contre le Werder Brême (5-2).

Ribéry n’a pris part à aucun entrainement collectif

Depuis le rassemblement des Bleus à Clairefontaine, Franck Ribéry n’a pris part à aucune séance d’entrainement collectif. L’information concernant un éventuel forfait de l’international français a filtré dimanche dernier sur France Télévisions. Présent à l’Allianz Riviera, l’attaquant tricolore a assisté sur le banc au match nul des Bleus face au Paraguay (1-1).  Et la perspective qu’il reprenne l’entrainement collectif mercredi est plus qu’incertaine.

Deschamps prêt à prendre le risque

Didier Deschamps sait que le temps est compté mais il semble décidé à jouer son va-tout alors qu’il dispose de 24 heures avant le premier match face au Honduras pour remplacer un joueur blessé selon les règles édictées par la FIFA. Pourtant, rien ne pousserait le sélectionneur à prendre un tel risque.

Dans le meilleur des cas, un Ribéry diminué ne servirait pas la dynamique actuelle des Bleus, alors que Griezmann et Rémy ont démontré qu’ils avaient largement le potentiel pour occuper le côté gauche.

Lacazette ou Cabaye, l’alternative existe

Face à la Norvège (4-0) et le Paraguay (1-1), on s’est rendu compte de la complémentarité des attaquants français. Grâce à son coup de rein, sa qualité technique et son sens du but, l’attaquant de la Real Sociedad s’adapte parfaitement au schéma tactique des Bleus. Rémy, un joueur qui aime la profondeur et les espaces, est une deuxième option crédible pour Deschamps. Autre raison pour laquelle Ribéry n’est pas indispensable aux tricolores : le jeune Cabella et le Lyonnais Lacazette, 15 buts en ligue 1 cette saison, poussent à la porte et sont deux alternatives supplémentaires pour DD en cas de pépin.

Le sélectionneur, qui sera forcément attendu au tournant par les médias français dans sa gestion du cas Ribéry, espère surement un signe du destin. Mais les minutes s’écoulent…

 Pierre Dujol, Observateurs de France 24 à Lyon


La France tenue en échec ?… pas vraiment !

© Facebook FFF
© Facebook FFF

VIDEO | En concédant le match nul (1-1) face à une équipe du Paraguay regroupée mais combative, les Bleus ont manqué d’efficacité dans le dernier geste mais ont montré des motifs de satisfactions à deux semaines du Mondial au Brésil. Le Frenchie de la bande détaille pourquoi.

Les enjeux autour de France-Paraguay dimanche 2 juin à l’Allianz Riviera de Nice n’étaient pas sensiblement différents de ceux qui entouraient la réception de la Norvège (4-0), mardi dernier au Stade de France. Les Bleus devaient surtout entretenir l’élan et engranger la confiance nécessaire avant son entrée dans le Mondial face au Honduras, le 15 juin prochain. Mais l’égalisation de Caceres en fin de match (89′) a démontré que dominer n’était pas synonyme de victoire et que les Tricolores devront se montrer plus efficaces devant le but pour faire déjouer le Honduras.

Ce deuxième match de préparation face au Paraguay aura toutefois permis au sélectionneur Didier Deschamps d’affiner ses choix en faisant tourner un effectif largement remanié en seconde période, malgré l’absence de Varane, Benzema et Ribéry, toujours en délicatesse avec son dos. Quels sont les motifs de satisfaction et les enseignements à tirer  ? Éléments de réponses.

1. La charnière Koscielny Sakho rassure

La principale incertitude concernait le onze de départ et notamment l’axe central. Didier Deschamps a de nouveau opté pour la paire Sakho-Koscielny* en charnière centrale, alors que Sagna, Rémy et Lloris ont été alignés d’entrée de jeu.  Le Gunner, déjà auteur d’une prestation convaincante face à la Norvège (4-0), a livré une copie propre et a surement gagné des points dans l’esprit du sélectionneur face son concurrent Raphaël Varane. La paire Sakho-Kosclieny a parfaitement su contenir les rares offensives paraguayennes (28′, 35′, 52′) et son attaquant Santa Cruz. Seul bémol, l’égalisation de Caceres, libre de tout marquage, à la réception d’un coup-franc en fin de match.

2. Les Bleus n’ont pas refusé le défi physique

Le match face au Paraguay n’avait rien d’amical et on pouvait craindre une certaine appréhension de la part des joueurs français dans leur capacité à répondre au défi physique imposé par l’adversaire. Au contraire, les Bleus ont parfaitement répondu présent en faisant preuve d’engagements à l’image d’un Giroud dominateur dans les airs, d’un Koscielny toujours aussi agressif sur le porteur du ballon et d’un Pogba maître devant sa défense dans son rôle de sentinelle. Un bon test physique avant d’affronter le Honduras, une opposition de style similaire.

3. Les Bleus ont manqué d’efficacité mais…

Didier Deschamps aura une nouvelle fois pu constater l’excellente entente entre Valbuena et Giroud. Auteur de trois passes décisives face à la Norvège, le Marseillais a une nouvelle fois montré son influence grandissante au cœur du 4-3-3, même si la réussite fût cette fois-ci moins au rendez-vous.  A l’image des nombreuses occasions ratées par Giroud (20′, 46′, 58′, 59′,93′), et Rémy (9′, 27′, 30′), très actif dans son couloir, les Bleus peuvent nourrir des regrets mais ont tout de même préserver leur invincibilité depuis le match face à l’Ukraine (3 victoires et  un nul).

4. Un super but de Griezmann

Ce résultat, les joueurs de Didier Deschamps le doivent autant à leur abnégation qu’au premier but en sélection d’Antoine Griezmann, auteur d’une frappe enroulée tout en finesse (82′). Le joueur de la Real Sociedad, entré en cours de jeu à la 64e à la place de Rémy, a encore marqué les esprits et démontré qu’il pouvait prétendre à une place de titulaire au Brésil. Un premier but libérateur qui n’aura pas permis à la France d’obtenir une quatrième victoire consécutive. Prochain rendez-vous le 8 juin face à la Jamaïque lors du dernier match de préparation des Bleus avant le décollage direction Brésil.

*La paire Sakho-Varane est la charnière centrale la plus utilisée (6 fois)  par Didier Deschamps depuis sa prise de fonction. A titre de comparaison, la paire Sakho-Varane a été utilisée à deux reprises.

Equipe de France : Lloris (cap), Sakho (Mangala, 45′) Koscielny, Evra, Sagna, Pogba, Cabaye (Mavuba, 45′), Matuidi (Grenier, 64′), Valbuena (Sissoko, 74′), Rémy (Griezmann), Giroud.

Pierre Dujol, Observateur de France 24 à Lyon