FRANCE : Cinq bonnes raisons de se méfier du Nigéria

Article : FRANCE : Cinq bonnes raisons de se méfier du Nigéria
Crédit:
29 juin 2014

FRANCE : Cinq bonnes raisons de se méfier du Nigéria

En s’offrant la première place de son groupe, la France a gagné le droit d’affronter un adversaire à priori à sa portée en huitièmes de finale du Mondial, lundi à Brasilia. Mais les « Super Eagles », défaits de justesse par l’Argentine (3-2),  possèdent des atouts de taille pour déstabiliser le onze tricolore. Etat des lieux.

L’équipe de France disputera son premier huitième de finale de la Coupe du monde depuis 2006 face au Nigéria, deuxième de son groupe. En terminant premier de leur groupe, Les coéquipiers d’Hugo Lloris ont certes évité un périlleux face à face avec l’Argentine de Léo Messi, au grand dam de notre journaliste Alexandre Capron, mais devront passer l’obstacle des Super Eagles.

Champions en titre de la dernière CAN 2013 et seule équipe africaine qualifiée pour les huitièmes avec l’Algérie, les joueurs entrainés par Stephen Keshi disposent des éléments nécessaires pour créer la surprise face à une équipe de France favorite. On vous donne cinq bonnes raisons de ne pas prendre cette équipe à la légère.

1. Les « Super Eagles » montent en puissance

Absent du Mondial 2006, le Nigeria a chuté au premier tour des éditions 2002 et 2010 sans remporter le moindre match. Deuxièmes du groupe F, juste derrière l’Argentine, les coéquipiers de Joseph Yobo ont été tenus en échec par l’Iran (0-0) lors d’un premier match sans réelles intentions offensives. Avant de s’imposer face à la Bosnie sur la plus courte des marges grâce à un but d’Odemwingie.  Et bénéficiant au passage de la générosité de l’arbitrage (un but valable refusé aux Bosniens).

Paradoxalement, lors de la défaite face à l’Argentine, les Super Eagles ont montré un visage plus séduisant. Bien en place défensivement, les Nigérians ont surtout procédés en contres pour prendre de vitesse l’Albiceste. Par deux fois, le jeune attaquant Musa avait répondu au doublé de Lionel Messi. Bilan : 1 victoire, 1 nul, 1 défaite. Pas flamboyant, certes, mais pourtant…

2. Un mur infranchissable nommé Enyeama

Si le Nigéria s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, il le doit en grande partie à son gardien, Vincent Enyeama. Le joueur du LOSC (93 sélections),  auteur d’une superbe saison avec son club, s’est notamment distingué en restant invaincu durant 1061 minutes en Ligue 1, échouant à 115 minutes du record de Gaëtan Huard.

Le gardien des Super Eagles a encore impressionné lors de la phase de poules, décourageant à tour de rôle Dzeko et et Pianic face à la Bosnie, Higuain et Di Maria face à l’Argentine. Agile sur sa ligne, à l’aise dans les sorties aériennes, Enyema sera un rempart redoutable pour l’attaque tricolore. Mais avec une efficacité retrouvée et une moyenne de 3,5 buts lors des dix derniers matchs des Bleus, le gardien du LOSC aura surement l’occasion de se mettre en valeur.

3. Une défense taille XL

En souffrance face à l’Equateur, les attaquants Bleus doivent de nouveau s’attendre à un combat physique face à une défense qui ne manque pas d’atouts. Et de hauteur. Ambrose, 1m90, Yobo, 1m85, Omuero, 1m84, Oshaniwa, 1m84. Pour être à la « hauteur » du défi physique qui attend les tricolores, Deschamps pourrait d’ailleurs à nouveau compter sur la puissance d’Olivier Giroud, auteur d’une bonne rentrée face à l’Equateur.

Lors des dix derniers matchs toutes compétitions confondues, le Nigéria a encaissé 10 buts soit une moyenne d’un but par rencontre. Joseph Yobo, 33 ans, évoluant à Norwich et capitaine des Super Eagles est le patron naturel de la défense et fêtera sa 98e sélection face à la France.

4. Obi Mikel, le chef d’orchestre

Deuxième élément indispensable qui forme la colonne vertébrale de cette équipe,  Obi Mikel. Après huit saisons sous le maillot des Blues,  le milieu de terrain de Chelsea  s’est forgé une forte notoriété en Première League. Véritable sentinelle devant la défense, John Obi Mikel n’hésite pas à faire parler sa puissance physique dans les duels.  Ratisseur de ballon par excellence, le numéro 10 sait également se muer en formidable relanceur grâce à sa qualité de passes (82 % de passes réussies depuis le début du tournoi).  Plaque tournante du dispositif de Stephan Keshi,  le joueur âgé de 27 ans a semblé manquer de rythme lors des deux premiers matches avant de monter en puissance face à l’Argentine. Et face à la France  ?

5. Un trio d’attaque à surveiller

Odemwingie,Musa, Emeniké. Dans un schéma tactique en 4-2-3-1, le premier évolue en soutien du troisième, Musa occupant le couloir droit ou gauche. Ancienne connaissance de la Ligue 1 (au LOSC de 2004 à 2007), Peter Odemwingie a été décisif face à la Bosnie, inscrivant le seul but de la rencontre et permettant au Nigéria de se qualifier pour les huitièmes. Il fallait remonter à août 2010 pour trouver trace du dernier but de l’attaquant de Stoke City en sélection (11 buts).

Dans un autre registre, Emmanuel Emenike est « Le » buteur du Nigéria. Auteur d’une remarquable saison avec le club turc de Fenerbahçe (28 matchs, 12 buts), souvent buteur, altruiste par ses passes décisives, l’attaquant nigérian figure parmi les meilleurs joueurs de la Süper Lig. En sélection aussi, il est un joueur important. Le numéro 9 a marqué les deux buts de la victoire du Nigeria lors du troisième tour aller des éliminatoires en Ethiopie (2-1). Il avait aussi grandement participé à la victoire de son pays lors de la CAN 2013 en marquant quatre fois en cinq matches.

Enfin, la bonne surprise s’appelle Ahmed Mussa. Capable d’évoluer côté gauche comme contre la Bosnie ou sur la flanc droit contre l’Argentine, le petit (1m70) milieu de terrain des Aigles est un joueur qui aime provoquer balle au pied. Le joueur du CSK Moskou a démontré l’étendue de son talent face à l’Albiceste, en inscrivant un doublé. Sa petite taille et sa justesse technique lui permettent de jouer dans les petits espaces. A sa décharge, seulement 28,8 % de duels gagnés lors des trois matchs de poule. Debuchy devrait s’occuper de son cas.

 

Pierre Dujol, Observateur de France 24 à Lyon

Partagez

Commentaires

Zinsou
Répondre

Ça va chauffer pour les bleus de Deschamps