Les femmes des Bleus : stéréotypes et ballon rond
Les footballeurs tricolores ne sont pas seuls au Brésil : leurs compagnes les ont rejoint à l’issue du match face à l’Equateur et la qualification pour les huitièmes de finale. Mais le métissage des joueurs ne se retrouvent pas chez leurs amies et épouses. (Crédits photos : @ludivine kadri sagna)
Sur le macadam, dans les alentours du stade du Maracana, une bonne douzaine de très belles bimbos – certaines derrière des poussettes, d’autres tenant en main des enfants, tous de très beaux petits métis – se fraye pompeusement un chemin au milieu d’une foule de badauds émerveillés par cette concentration soudaine de glamours, de belles brunes et de blondes fatales.
Elles affichent une réussite sociale à rendre envieux ce public qui les suit à une bonne distance imposée par un service d’ordre très alerte, des gardes du corps. Elles ont l’air d’être des habituées à ces moments. Elles n’ont pas l’air impressionnées. Au contraire, elles savourent ces instants. Chacun de leur mouvement, de leur pas ou de leur regard dans la chaleur moite qui sévit donnent l’impression d’avoir été préparé pour ces moments que le public cherche à figer avec les appareils photos des Smartphones.
En route pr le match avec ma sandra #CoupeDuMonde #gofrance #AllezLesBleus #fierdetrefrancais pic.twitter.com/0NCYTpQQ6B
— ludivine kadri sagna (@ludivinesagna) 25 Juin 2014
Un signe distinctif permet de lever le voile sur l’origine de ces dames qui fait toute la curiosité des groupies autour : elles arborent en plus des compensés, des sacs Celine et Louis Vuitton et des lunettes de soleil Ray-Ban, un mélange de maillots bleus et de la marinière caractéristique de l’équipe de France floqués de nom de joueur et de numéro correspondant à son poste. Elles profitent du Brésil, les Wags – contraction de Wives and Girlfriends – les femmes et petites amies des Pogba, Mavuba, Sagna, Evra, Giroud, Benzema, Matudi…, annoncées pour venir à la rescousse à Rio en prévision du dernier match de poule des bleus contre l’Equateur.
Les footballeurs au temps des colonies
Le monde entier découvre alors au Brésil l’ampleur de la prédominance blanche au sein de cet étrange harem footballistique. La surprise venant d’une équipe de France encensée par les critiques pour son jeu mais aussi parce qu’elle montre le visage d’une France multiculturelle.
Pas la moindre représentante d’Afrique noire. Le constat est frappant et pousse à se poser des questions. Dans un pays comme le Brésil où les inégalités sociales trouvent leurs origines en partie dans la grande valorisation du blanc dans la mentalité collective et surtout dans la déqualification du noir, cette particularité des épouses des footballeurs ne pouvait pas ne pas faire l’objet du mini-séisme qui a suivi sur les réseaux sociaux. Les remarques et les quolibets sur cette tendance ne se sont pas fait attendre, chacun y est allé de sa petite vanne pour expliquer ce penchant caucasien de nos footeux à la coiffure de Baracuda.
« Les femmes des joueurs #FRA » Une vraie razzia. Rien laissé aux africaines. Qu’est ce qui n’a pas marché les filles ? pic.twitter.com/6FZWCeWz8s
— Solo Niaré (@SoloNiare) 26 Juin 2014
@SoloNiare Voilà pourquoi (lol) https://t.co/MmtroOunM4
— Ntabuye Paul (@pntabuye) 26 Juin 2014
Avec ce statut qui fait des Wags des stars à part entière, les représentantes d’Afrique noire ne font peut être pas bonne figure pour les footballeurs dans ce milieu. Elles sont aux abonnés absents sur la liste. Faudrait il prendre cela pour un nouveau type de racisme ou ce sont plutôt les blanches qui se battent le plus pour mettre le grappin sur les footeux ?
Femme blanche, objet de fantasme des footballeurs noirs
Il est quand même curieux de constater que même les footballeurs d’origine africaine en soient aussi des adeptes inconditionnels. Issus de milieu ou la déconstructions des stéréotypes raciaux peinent à se concrétiser, ces footballeurs noirs, dans le sillage du rêve qu’ils offrent durant ce Mondial, ne font que conforter le cliché qui place chez les femmes la peau blanche au sommet des canons de beauté. Mais, plusieurs faits divers dans lesquels se sont illustrées nos stars nationales montrent que pour eux comme dans l’inconscient issue de l’époque coloniale, la femme noire est réduite à un corps, objet de fantasmes.
Mondialement, la tendance est la même comme le prouve la vidéo ci après.
https://www.youtube.com/watch?v=ijBbZH9FZCk
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