Serge

Neymar : «Nous sommes mal formés à la base»

Le 7-1 infligé par l’Allemagne au Brésil a été qualifié par un journaliste de « score fleuve éducatif« . Nous sommes là en face d’un nouveau concept dans le football mondial. Le monde du ballon rond attend avec une certaine impatience la finale de la Coupe du monde dimanche 13 juillet 2014 au Maracanã, mais au Brésil l’heure est à la remise en question du football national. (Crédit photo : Danilo Borges, Wikimedia Commons)

D’aucuns attendait que les meilleures réponses viennent de Felipe Scolari et Parreira – pas moi en tout cas – , pourtant c’est bien Neymar, apparemment transformé depuis son passage au FC Barcelone qui a trouvé les meilleures formules pour « expliquer » le drame de ce mardi au stade Mineirão de Belo Horizonte, quand l’Allemagne a désintégré la Seleção.

« On nous enseigne mal à jouer au football au Brésil. Nous n’apprenons plus les fondamentaux », a-t-il rappelé devant un parterre de journalistes stupéfaits par une telle maturité sortant de la bouche d’un garçon de 22 ans.

La Seleçao dans le déni ?

« C’est mon père qui m’a appris à faire le minimum qu’un joueur de football doit faire : contrôler le ballon, faire des passes… Il m’a appris plus que tout autre entraîneur que j’ai eu dans ma carrière… », a révélé Neymar invité jeudi à la Granja Comary pour réconforter ses coéquipiers.

Le discours de Neymar contraste avec le spectacle surréaliste offert par Felipe Scolari et Parreira un jour plus tôt. Les deux hommes se sont enfermés dans le déni jugeant leur travail « positif » malgré « une défaite accidentelle ».

Carlos Alberto Parreira a eu le courage de lire la lettre d’une certaine Dona Lúcia, ménagère, qui de son propre aveu « ne comprend rien au football » , mais qui en revanche « savait juger les hommes »...  Pour elle, « le travail des deux hommes forts de la Seleção a été positif », s’est empressé de dire Parreira apparemment satisfait de compter avec le soutient d’une mystérieuse supportrice.

« Nous avons honte« 

Toutefois, Neymar, plus que jamais lucide reconnait que « la Seleção a présenté un football raisonnable », ce qui est trop peu en comparaison avec l’histoire du football brésilien.

« Nous avons honte. Nous avons commis une erreur et serons marqués par ce score fleuve qui n’appartient pas à notre histoire, mais des jours meilleurs viendront« 

Samedi, la Seleção affronte la Hollande pour le match de la troisième place, mais ici au Brésil tout le monde a le regard fixé vers le futur, c’est-à-dire, vers l’urgence de copier ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le monde : l’Espagne et l’Allemagne.

Reste à savoir si les bonnes personnes feront ce qui est nécessaire pour y parvenir.

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Brésil-Allemagne : la honte du siècle !

REPORTAGE | Le ciel est complètement noir ce mardi 8 juillet à Belo Horizonte, où le Brésil se frotte aux Allemands commandés par Joachim Low. Il ne pleut pas. Mais ce plafond nuageux est un mauvais présage pour ce qui va suivre… (Crédit photo : Serge Katembera)

Douzième minute de jeu, corner pour l’Allemagne. Tony Kroos, encore lui, est à la manette. Le plat du pied de Müller, en demi-volée, totalement libre sur une erreur de David Luiz improvisé défenseur droit : 1-0.

Jusqu’ici tout va bien. Le Brésil va reprendre le jeu. Mais nouvelle erreur de marquage de la défense centrale et Klose écrit l’histoire : 2-0 à la 22e minute de jeu pour son seizième but en Coupe du monde. Il vient de battre le record de Ronaldo qui commente le match pour la télévision Globo.

Ma voisine ne regarde plus le match et me demande

-Tu as WhatsApp ?

– Oui.

Sur l’écran au-dessus de nous, la télévision montre Fred et Oscar au milieu du terrain. Je devine les mots qu’il souffle à son meneur de jeu,  » Vamos mudar !  » :  » Il faut qu’on change… « . Mais rien ne va changer ce soir : 3-0, et l’horloge marque 24 minutes. Le Brésil a pris l’eau en quatre minutes.

Premiers pleurs

Un premier couple quitte le bar. Dans le stade, ce public qui y croyait vraiment – les naïfs… – commence à pleurer…

Ici aussi on pleure. On a juste le temps de voir le ralenti que l’Allemagne marque à nouveau : 4-0. Le ciel est plus que jamais noir et la nuit n’est pas encore tombée.

Galvão Bueno, icône de la télévision brésilienne qui commente ce match lâche la phrase qui tue  :  » C’est le plus grand blackout de l’histoire du football mondial « . Tu parles.

 » C’est impossible ! « 

Felipe Scolari aurait dû faire trois changements à 2-0. Mais on va encore attendre. 29 minutes de jeu, 5-0 pour l’Allemagne.  » C’est impossible ! «  crie une amie assise à ma droite. « Non, on va se réveiller, ce n’est qu’un mauvais rêve… Ça ne peut pas être pire que le Maracanaço en 1950 « , pensé-je. Et cette fois-ci Barbosa, le gardien noir, n’est pas sur la pelouse pour porter le chapeau.

C’est la mi-temps au Mineirão, l’heure est au bilan.

Une deuxième mi-temps protocolaire

Les Allemands sont de retour sur la pelouse avec Per Mertesacker. Felipe Scolari fait enfin les deux changements espérés en première période : Paulinho et Ramires.

Il est gentil Paulinho avec ses frappes  » de zéro à zéro «  comme le dit Didier Deschamps à Matuidi, mais la guerre est finie depuis longtemps. Cette deuxième période est protocolaire.

Il pleut maintenant sur la ville de João Pessoa. La nuit aussi est tombée et sur la pelouse du nouveau stade de Belo Horizonte le Brésil souffre. L’entrée de Willian semble avoir donné à la Seleção un semblant de jeu.

Quand les Allemands pratiquent le beau jeu brésilien…

A 6-0, les Brésiliens applaudissent la belle équipe allemande qui leur offre ce beau spectacle qui jadis fut la marque déposée des Auriverde. Puis, à 7-0, le public insulte ces joueurs d’une équipe brésilienne qui fait honte à la tradition des Ronaldo et Rivelino.

Un ami profite du moment où un serveur nous apporte de la bière pour lui poser une question un peu hors sujet :

– Alors mon vieux, pour qui voteras-tu?

– Pour Marina Silva.

– Mais elle n’est pas candidate cette année.

– Alors, je ne voterai pas !

Ce qu’on craignait va-t-il finalement se réaliser ? La tragédie de Minas Gerais va-t-elle avoir des effets sur la prochaine élection présidentielle ? C’est la seule question sur laquelle les gens débattaient à ma table…

Le Brésil a perdu. Le choc est immense. Mais comme le disait un vieux journaliste,  » Nous avons perdu, mais demain matin, le journal doit paraître... « .

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Brésil-Colombie : panique dans le camp auriverde

J’avais pressenti ici même sur ce blog que Felipe Scolari avait commis quelques erreurs et qu’il continuait d’en commettre. Cela m’a valu des critiques. Un « fait nouveau« , inédit dans l’histoire du football brésilien (et à ma connaissance cela ne s’est jamais produit ailleurs) vient d’arriver : ce lundi 30 juin 2014, le sélectionneur auriverde a convoqué six journalistes brésiliens pour leur faire part, tenez-vous bien… de ses erreurs et ses craintes. (Crédit photo : Tânia Rêgo/ABr , Wikimedia Commons)

Le match contre le Chili restera une marque dans l’histoire de la Seleção pour plusieurs raisons, mais peut-être que la plus significative est cette image qui a fait le tour de la planète où l’on voit le capitaine Thiago Silva assis sur un ballon, en pleurs et à l’écart du groupe qui se préparait à en découdre avec les Chiliens.

Ni les médias, ni la population ne pardonnent au capitaine du PSG cette faiblesse. Pendant les jours qui ont suivi, les larmes des Neymar, Júlio César et Thiago Silva ont éclipsé tous les autres sujets autour de ce match.

Thiago Silva avait même demandé, contrairement à la volonté de son entraîneur, de « tirer son penalty après Júlio César« , soit en septième position. Hallucinant !

https://www.youtube.com/watch?v=datM7HgviBM

Les aveux de Felipe Scolari 

Apparemment, Scolari n’a plus la main sur son groupe. Si certains en doutaient encore, la « réunion secrète » hier avec les « six journalistes de sa confiance » a confirmé les inquiétudes des observateurs.

Juca Kfouri (@JucaKfouri) et Paulo Vinicius Coelho (@pvcespn), tous deux journalistes à ESPN et Folha de São Paulo ont pris part à cette réunion où Felipe Scolari a reconnu que:

  1. Thiago Silva n’a pas oublié la défaite de la Seleção aux Jeux olympiques de Londres et qu’il est le plus affecté par des problèmes émotionnels.
  2. Il aurait dû sélectionner d’autres joueurs. Que sa « liste des 23 » n’est peut-être pas la meilleure. Regrette-t-il ainsi de ne pas avoir sélectionné Coutinho? [voir l’erreur n°5 sur le premier lien de cet article]
  3. Contre la Colombie, il faudra jouer avec la tête et non pas avec le coeur : cela veut dire qu’il faudra corriger les erreurs tactiques et techniques présentées par la Seleção.

Le technicien brésilien a par la suite reproché aux médias de ne pas suffisamment appuyé ses joueurs, affirmant que la presse a trop parlé du « penalty sur Fred » face à la Croatie et pas assez de la simulation de Robben face au Mexique.

David Luiz, le vrai capitaine

On nage en plein rêve ! Une grande partie de la presse qui n’était pas à cette fameuse réunion entend que Felipe Scolari veut masquer « les faiblesses tactiques de son équipe par un débat sur l’émotion des joueurs ainsi que sur les erreurs d’arbitrage ». On l’accuse également de « préparer l’opinion à un éventuel échec face à la Colombie de James Rodriguez« .

Les journalistes présents à cette réunion ont également conclu que le vrai capitaine de cette équipe du Brésil n’était pas Thiago Silva mais plutôt son futur coéquipier du PSG, David Luiz. Une bonne ou mauvaise nouvelle pour les Parisiens ?

Cette semaine donc, la psychologue Regina Brandão – qui a déjà travaillé avec Felipe Scolari par le passé – devra faire un tour à la Granja Comary, camp de base de la Seleção, pour discuter individuellement avec les joueurs avant cette fatidique rencontre face à la Colombie.

Neymar va-t-il enfin craquer? 

Pour finir, je voudrais revenir sur deux faits marquants (de mon point de vue) lors de ce Chili-Brésil. Premièrement, jamais je n’avais vu Neymar pleurer avant ou pendant un match de football quel que soit l’enjeu. Et pourtant je suis Neymar depuis ses débuts à Santos. [voir l’erreur n°2 sur le premier lien de cet article]

Deuxièmement, il y a cette scène qui selon moi confirme que Felipe Scolari n’a plus le contrôle de la situation : juste avant les prolongations Hulk va lui demander des instructions, car « rien ne va sur le terrain« . Mais son entraîneur le renvoie en écartant les bras voulant dire qu’il n’avait aucune solution… Tout est dit !

 

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Messi est déjà l’égal de Maradona

Je vais un peu sortir de ma ligne éditoriale et parler d’une autre sélection que celle de la France ou du Brésil. Oui, un peu de polémique aujourd’hui. Je sais que vous aimez ça. Alors qui est meilleur ? Messi ou Maradona?  A ce stade de la compétition, la question mérite déjà d’être posée. (Crédit photo : Fanny Schertzer, Wikimedia Commons)

Lors de ce match interdit aux cardiaques entre la Suisse, ces valeureux gardes du Vatican, et la sélection argentine, une étoile a encore brillé plus que toutes les autres : celle de Messi, le « fils de l’homme« .

Ne me dites surtout pas que Di Maria a été plus décisif. Car, contrairement à ce que le but du madrilène peut laisser penser, c’est vers Messi que toutes l’attention des défenseurs suisses se focalisaient, laissant ainsi l’espace à Di Maria pour faire des courses, pas toujours intelligentes, il faut le dire… mais tout de même utiles.

https://www.youtube.com/watch?v=7gxwjIMpWbc

Messi, une autre planète

Donc, on l’a vu, chaque fois que Messi décidait d’accélérer, on se rendait compte que ce garçon évolue sur une autre planète. A côté de lui, tous les joueurs du monde sont des humains. Messi a dépassé cette catégorie depuis longtemps.

Quelqu’un m’a demandé pourquoi Messi avait attendu les derniers instants de la prolongation pour exécuter cette action extraordinaire qui a abouti au but de Di Maria. La réponse est simple : les voies de Dieu sont impénétrables, celles du Messie également.

Maradona-Messi, Platini-Zidane

Il existe un débat en France pour définir qui serait le meilleur joueur français de tous les temps, Platini ou Zidane ? Si les nouvelles générations répondent facilement que c’est Zidane, les puristes choisissent Platini. Or Platini était au moins du même niveau que Maradona. Pourtant personne n’oserait dire que Platini est meilleur que Lionel Messi.

Donc, si je dois poursuivre avec mon syllogisme, Messi est au moins l’égal du Pibe de oro.

Si l’on s’en tient uniquement aux statisques, grâce à ses performances en quatre matchs de cette Coupe du monde au Brésil, Messi a déjà mieux fait que Zidane en 1998 et 2006. L’Argentin a inscrit quatre buts, a délivré une passe décisive et affiche je ne sais combien de  sprints au compteur…

Je ne pense pas qu’il puisse remporter la Coupe du monde, mais la Pulga est déjà l‘égal de Maradona. Ses performances en club parlent pour lui. Et comme en 1986, il porte à bout de bras cette équipe « normale » de l’Argentine.

Maradona avait peut-être eu La Mano de Dios*, certes, mais comme diraient les Espagnols, Messi es hijo de Dios ! **

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* La Main de Dieu

** Messi est le fils de Dieu, évidemment !


Brésil : pourquoi la révolution n’a pas eu lieu

Il y a quelques jours j’ai demandé à un ami où étaient passés les millions de Brésiliens descendus dans la rue en juin 2013. Sa réponse a été aussi claire que stupéfiante : « ils sont à la maison. Ils regardent les matchs de football ». Chassez le naturel, il revient au galop? La passion des Brésiliens pour le football dépasserait-elle tous les enjeux politiques et sociaux? / Manifestation au Congrès national à Brasília, juin 2013 / Valter Campanato/ABr / Wikimedia Commons

Pas une configuration de classe

Pour en avoir discuté un bon moment avec des collègues sociologues – parmi lesquels des marxistes – il semble que les manifestations sociales qu’on a vues au Brésil en 2013 pendant la Coupe des confédérations n’avaient pas d’avenir, car n’ayant aucune configuration de classe.

Même si de l’avis de Francis Fukuyama les conflits sociaux au Brésil sont le reflet de l’émergence d’une nouvelle classe moyenne.

Or, ces classes moyennes sont parfois confondues avec les « bobos » notamment pour leur incapacité à produire une réelle mobilisation collective. Souvent enclines aux valeurs individuelles, ces nouvelles classes moyennes ont visiblement perdu tout intérêt à la « révolution » qu’elles promettaient.

L’art a tué la politique

Ou alors, l’explication serait-elle plus simple… Cette si belle Coupe du monde, avec sa moyenne de buts historiques, a-t-elle simplement inhibé l’esprit de révolte chez les Brésiliens? L’art a-t-il simplement tué la politique ?

Il semblerait, et ce contre toute attente, que la tournure dramatique des matchs ait captivé l’intérêt national au point de reléguer la politique au second plan.

On est peut-être encore loin de l’union sacrée derrière la Seleção de Felipe Scolari, mais la situation est d’autant plus calme que Dilma Rousseff cogite l’option d’aller remettre la Coupe au vainqueur du Mondial. Chose qui était impensable il y a de cela quinze jours lorsqu’elle se faisait insulter au Stade Itaquerão.

Cette simple explication n’est pour autant pas si bête que cela. Il suffit de constater l’anxiété des Brésiliens avant chaque match de leur équipe nationale, le silence pendant les matchs puis l’explosion à la fin de ceux-ci pour se rendre compte qu’au pays de « l’ homme cordial« , on ne badine pas avec le football.

 

Serge Katembera, Mondoblogueur a Joao Pessoa, au Brésil

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Plus de Champions League pendant une année de Coupe du Monde !

BILLET D’HUMEUR | Le bilan de cette phase de poule de Coupe du monde nous place devant un problème de fond que personne, je le crains, n’aura le courage d’aborder. C’est pourquoi j’y consacre un billet : faut-il arrêter de jouer la Ligue des Champions pendant une année de Coupe du monde? Réponses sans langue de bois. (Crédit photo : ewin.11/Wikimedia Commons)

Un spécialiste du sport de haut niveau a récemment posé une question qui n’a eu que très peu d’échos: faut-il arrêter avec les hymnes nationaux avant les matchs ?

S’il a eu une sacrée peur d’aller au bout de son idée, reconnaissons-lui le mérite d’avoir osé critiquer un phénomène qui n’ajoute rien au sport, si ce n’est gratter l’égo démésuré de nos politiques tels que madame Merkel et monsieur Hollande

Ribéry, Ronaldo, Ramos, Modric, Messi… Epuisés !

Pour revenir à mon problème du jour, vous avez dû remarquer l’état physique dans lequel se sont présentés les différents « cracks » des scuadras nationales venues disputer le Mondial brésilien : Cristiano Ronaldo totalement en deçà de ses moyens – le portugais traîne sa tristesse sur les terrains, il donne peine à voir – , Ribéry qui a peur des piqûres et abandonne une Coupe du monde parce que « ses lombaires ne le laissent pas courir« , Xabi Alonso et Xavi diminués à cause de l’âge et par le nombre incalculable des matchs disputés…

Les madrilènes, par exemple, étaient tellement obssedés par La Décima – leur dixième Ligue des Champions – qu’ils en ont oublié le Mondial. La preuve ? Ramos et Alonso ont été l’ombre d’eux mêmes au Brésil.

L’autre jour, en suivant un prometteur Cameroun-Croatie, j’ai dû éteindre ma télévision pour ne pas voir le pauvre Modric faire le match le plus nul de sa carrière. Le génial croate n’a simplement pas les moyens de jouer… les conséquences, la saison prochaine en club.

Et que dire des Pirlo, Diego Costa et autres Messi qui ont joué au forceps. La question est d’autant plus pertinente qu’il s’agit de sauvegarder le sprctacle de ce qui reste le « plus grand tournois des nations au monde« .

Le Graal, c’est le Mondial

Je sais que monsieur Platini ne sera pas d’accord avec moi et peut-être verra-t-il dans ce texte une énième manipulation concoctée contre sa personne par le perfide Sepp Blatter.

Eh bien, non ! Pour moi, le Graal du football, le sommet à atteindre reste une Coupe du monde. La Champions League, même un Diego Milito peut la remporter, mais un Mondial, c’est réservé à quelques élus comme Zidane, Ronaldo ou Kempes.

Un exploit réalisé en ce tournoi qui se joue durant un mois reste dans les annales du sport plus que tout autre record battu dans une quelconque compétition. Encore un exemple : qu’est-ce qui est plus impressionant : marquer 15 buts en Coupe du monde comme Miroslav Klose ou planter 17 pions en C1 comme Ronaldo en C1. Ne cherchez pas, la réponse est claire.

Vous voulez un autre exemple ? 2006, en Allemagne. Tout le monde attend avec impatience l’entrée en jeu de Ronaldinho, nouveau dieu du ballon rond qui sort d’une saison stratosphérique avec Barcelone, surtout grâce à sa belle épopée en Ligue des Champions. Seulement voilà, « Ronnie » ne met pas un pied devant l’autre, il est totalement carbonisé, hors de sa forme optimale après une saison interminable… Oscar, le joueur le plus « utilisé » à Chelsea avec ses 80 matchs sous les crampons en est aussi la preuve.

Messi ne sera pas Maradona sans un Mondial

La vérité est là : la Ligue des Champions ne doit pas être disputée lors d’une année de Coupe du monde. J’ai de la peine à voir Cristiano Ronaldo traîner son corps musclé sur les pelouses brésiliennes comme la pauvre bête décrite par Kafka dans « La Métamorphose« .

Tant qu’ils n’auront pas brillé en Coupe du monde, qui ici osera dire que Messi est du niveau d’un Maradona ou que Cristiano Ronaldo soit du même calibre qu’une « Pantera negra« , Ô Eusébio… Repose en paix, champion, après avoir tant brillé en Coupe du monde, le seul tournoi où les hommes se forgent une légende.

Alors, je le répète, qu’on supprime la Ligue des Champions en année de Coupe du monde, car finalement, les peuples ne se rappellent que de ceux qui brillent avec leurs maillots nationaux.

Serge KATEMBERA, Mondoblogueur au Brésil